Des jeunes filles, majoritairement âgées d’une quinzaine d’années, sont recrutées sur Instagram, TikTok ou encore Snapchat. Une pratique qui prend de plus en plus d’ampleur sur les réseaux sociaux.
D’après les chiffres des associations pour la défense de l’enfance, près de 10 000 mineurs seraient victime de proxénétisme en France, dont la majorité sont des jeunes filles d’une quinzaine d’années. Le nombre des victimes aurait connu une hausse de 70% en l’espace de cinq ans. Face à cette pratique de plus en plus étendue et pour lutter contre la prostitution des mineurs, la création d’un groupe d’enquêteurs spécialisés vient d’être décidée par la police judiciaire parisienne.
Les recrutements des jeunes filles se passent notamment sur les réseaux sociaux comme Instagram, TikTok ou encore Snapchat. "Aujourd’hui, dans notre propre chambre, il peut nous arriver des choses bien plus graves qu’en sortant dans la rue. Tout peut se passer derrière un écran", témoigne Marion, qui a commencé à se prostituer à l’âge de 15 ans. La jeune femme a tenu à avertir les parents en indiquant : "On n’est jamais trop sur le dos de son enfant. Vérifiez le téléphone, vérifiez ses accès à internet parce que sur les réseaux, il se passe beaucoup de choses", rapporte Francetvinfo.fr.
D’après les explications d’Esther Macle, juge pour enfants à Bobigny, le recrutement des mineures se fait, dans la plupart des cas, dès le collège et de façon insidieuse. La plupart d’entre elles sont "ostracisées", développe la juge, car le plus souvent elles sont "vulnérables" et en difficulté après avoir été, par exemple, trahis par un petit copain qui a diffusé des photos intimes d’elles sur les réseaux spéciaux.
C’est en ce moment-là, dans cette période difficile que des personnes malintentionnées se présentent à elles "comme des personnes ressources et ensuite devenir leur proxénète". Les jeunes proxénètes pourraient gagner jusqu’à 1 500 euros par jour, en prenant la moitié des gains des jeunes prostituées.
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