Les résultats d’une première étude sur les impacts de la loi pénalisant les clients auprès des travailleur.se.s du sexe ont été rendus publics. Le bilan du texte est négatif.
Pendant deux ans, douze associations et deux chercheurs ont tenté d’évaluer l’impact de la loi pénalisant les clients sur le quotidien des travailleur.se.s du sexe. Les résultats de l’étude publiés jeudi 12 avril ont révélé que 78% des personnes interrogées ont vu leurs revenus baisser. Les 63% ont connu "une détérioration de leurs conditions de vie" après l’adoption de la loi le 13 avril 2016 sur la prostitution. La coordinatrice générale de Médecins du Monde (MDM), Irène Aboudaram a déclaré sur le récit de 20 Minutes que ce rapport ouvre la voie à une nouvelle modification de la loi. Alors que le texte est désigné comme un outil de protection pour les travailleur.se.s du sexe et la fin de leur pénalisation, certaines municipalités limitent encore leurs conditions de stationnement ou de circulation.
Cette étude qui est le fruit d’un travail collectif entre deux chercheurs et équipes de terrain remet en cause la philosophie même du texte, présenté comme plus "protecteur" pour les prostitué.e.s. Les associations condamnent les préjudices encourus par les travailleur.se.s du sexe à cause de la pénalisation des clients. Ils sont de plus en plus victimes de violences verbales et physiques. Par ailleurs, leur autonomie financière a beaucoup baissé à cause de la diminution du nombre de clients, une détérioration de leurs relations, mais aussi une plus grande amplitude de travail. Les auteurs de l’étude ont également noté une évolution de la relation avec la police sans aucune amélioration du dépôt de plainte en cas de violence.
Face aux éventuels risques, le client estime donc légitime le fait d’imposer ses propres conditions (rapport non protégé, refus du paiement de la prestation). Pour entrer dans le parcours de sortie, les auteurs de l’étude préconisent l’accompagnement des gens sur des enjeux de santé. Ils plaident également pour des conditions d’accès et de traitement plus souple, car seuls 39% des travailleurs du sexe sont au courant de l’existence de ce parcours de sortie.
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