De fortes tensions ont éclaté mardi lors du procès des attentats du 13-Novembre. Interrogé sur les préparatifs des attaques, Salah Abdeslam s’est montré évasif.
Ce jeudi, la cour d’assises a vécu quelques heures de tension lors du procès des attentats du 13-Novembre. Le suspect numéro 1 de ces attaques a été questionné notamment sur les préparatifs des attentats. Dès les premières questions, Salah Abdeslam s’est montré évasif et provocateur. Il n’a pas nié les faits en bloc, mais a soigneusement choisi les éléments qu’il a voulu apporter à la cour. Il a avoué avoir convoyé certains des terroristes, tout en soulignant qu’il ignorait tout de leur intention ni de leur statut de combattant lorsqu’ils se trouvaient en Syrie. "Je les ai aidés, je ne pouvais pas les abandonner", a-t-il insisté en les comparant avec les Ukrainiens qui fuient actuellement la guerre. "Il y a des gens qui vont chercher des gens, d’autres qui veulent faire de l’humanitaire. C’est exactement ça.", a-t-il lâché, des propos qui ont provoqué une vague d’indignations dans la salle d’audience.
Salah Abdeslam a toutefois refusé de nommer trois des cinq hommes qu’il a accepté de convoyer. "Moi, je ne dis pas de noms, je ne balance pas", a-t-il déclaré sur le récit de 20 Minutes. Les provocations se multiplient ensuite envers la cour, le ministère public ou les avocats des parties civiles qui ont insisté sur la question. Les réponses évasives du djihadiste ont également agacé l’audience. "Si ces deux personnes avaient dans la tête de faire des attentats, c’est qu’elles avaient de bonnes raisons […]. Mais dans l’état d’esprit dans lequel j’étais – j’étais un fêtard, je m’amusais, j’allais me marier –, je ne pense pas que je serais allé les chercher. Par peur, peut-être…", a-t-il répondu à une question d’un de ses assesseurs.
Mis en difficulté, Salah Abdeslam est allé jusqu’à jouer les victimes. "Quand je ne parle pas, ça ne satisfait personne ; et quand je parle, c’est la même chose", a sorti l’accusé. Il a maintes fois rappelé tout au long de l’après-midi que la France a "bousillé" sa vie, dénonçant notamment ses conditions de détention. Choquées, les parties civiles ont réagi à certains propos du djihadiste en manifestant bruyamment dans la salle, par des cris et des applaudissements. L’audience a été suspendue à la suite d’un vif accrochage entre ses avocats et le président.
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