Une étude menée par la Fondation Jean-Jaurès, publiée ce lundi 8 novembre, indique que 69 % des personnes sourdes et malentendantes estiment une insuffisance de la qualité des sous-titres pour suivre les débats politiques.
Selon une étude réalisée par l’IFOP pour la Fondation Jean-Jaurès et Média’Pi, les débats politiques sont un calvaire pour les plus de six millions de citoyens français sourds et malentendants. Publiée lundi 8 novembre, cette étude a indiqué que les sous-titres ne sont pas d’une qualité suffisante pour suivre un débat politique pour 69 % des personnes sourdes et malentendantes interrogées. Pourtant, le sous-titrage est l’unique moyen imposé par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) afin de rendre ces face-à-face intelligibles auprès de ces personnes.
L’étude note également que 71 % des sourds et malentendants disent utiliser la télévision pour s’informer, notamment grâce à la traduction en langue des signes. "On sait que les conversations sont difficiles à sous-titrer. Mais nous voulions attirer l’attention des médias sur ce problème dès maintenant, quelques mois avant la présidentielle. L’idée n’est pas de les pointer du doigt, mais de faire avancer les choses" a pointé David Medioni, auteur de l’étude.
Selon 58 % des sondés, les médias ont fait des efforts afin de rendre leurs contenus plus accessibles à la communauté des personnes sourdes.
Le CSA a publié un avis en juillet 2021 sur la représentation du handicap à l’antenne et l’accessibilité des programmes de télévision aux personnes en situation de handicap. Ainsi, il a précisé que les chaînes ont augmenté leurs offres de programmes sous-titrés et le volume horaire des éditions d’information traduites en LSF.
Pour accéder aux médias et à l’information, 21 % des sourds et malentendants sondés se disent confrontés à plusieurs difficultés. "Je savais lire, mais dans ma lecture et dans le langage du monde politique, il me manquait beaucoup de contexte que je n’avais pas", a raconté Noémie Churlet, comédienne et directrice de Média’Pi.
Pour que les sourds et malentendants puissent suivre convenablement les débats politiques à la télévision, il doit y avoir une combinaison de plusieurs choses, à savoir des sous-titres de qualité, des traductions en langue des signes, une option en LPC, etc.
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