Une note de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) rendue publique mercredi a révélé le sort difficile des seniors sans emploi ni pension de retraite.
La situation de certains seniors est préoccupante. Passé 50 ans, ils ont du mal à trouver du travail. Sans emploi et ne percevant aucune retraite, un tiers d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les femmes sont plus majoritairement concernées par le problème. Telle est la conclusion d’une étude de la Drees publiée mercredi. Dans les détails, 11% des personnes âgées de 53 à 69 ans n’ont perçu ni revenu d’activité ni pension de retraite en 2015. Ce qui correspond à 1,4 million de personnes, souligne le service statistique des ministères sociaux. Pour le reste, 50% ont touché en 2015 une retraite (accompagnée ou non de revenus d’activité) et les 39% uniquement des revenus d’activité.
Selon la Drees, les NER ou les seniors n’ayant ni emploi ni retraite sont majoritairement des femmes. Ces dernières se disent en moins bonne santé et avec moins de qualifications que les autres seniors. "Leur niveau de vie médian s’élevait en 2015 à 1 270 euros par mois, un montant bien inférieur à celui des seniors en emploi (2 090 euros) ou des retraités (1 860 euros), mais supérieur à celui des personnes sans emploi âgées de 25 à 52 ans (1 050 euros mensuels)", détaille l’organisme sur le récit d’Europe1. Sur les 11% sans emploi ni retraite, 32,1% vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Ils sont en revanche 6,0% chez les seniors retraités et 7,4% chez les seniors en emploi.
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Annie Jolivet, économiste au Centre d’études de l’emploi et du travail se dit ne pas être surprise par les chiffres dévoilés dans cette étude. "Ils vont dans le même sens que d’autres recherches montrant qu’un nombre croissant de personnes, à l’approche de la soixantaine, voire plus tôt, basculent dans les minima sociaux", a-t-elle expliqué dans les colonnes du Monde. La spécialiste pointe du doigt les réformes des retraites, la baisse de la durée de versement des allocations chômage, mais aussi la précarité des emplois. Elle a également dénoncé la suppression de la dispense de recherche d’emploi pour les personnes d’au moins 57 ans qui sont inscrites à Pôle emploi. Autant de situations qui, selon elle, ont causé la montée du nombre de chômeurs âgés, notamment ceux de plus 60 ans.