En avançant ce chiffre alarmant, l’association Ambition école inclusive veut "mettre l’État devant ses responsabilités et faire respecter le droit constitutionnel à l’instruction".
En France, environ 200 000 enfants en situation de handicap seraient déscolarisés. Ce chiffre représente près d’un tiers du total des enfants avec des droits ouverts par leur Maison départementale du handicap (MDPH). Il a été obtenu à l’issue d’un travail de fourmis, de compilation en recoupements des données officielles, selon l’association Ambition école inclusive (AEI). Composée de familles, de professionnels, de personnes en situation de handicap et de représentants politiques, celle-ci souhaite entrer en action pour stopper ce scandale. L’AEI se donne pour but de "mettre l’État devant ses responsabilités et faire respecter le droit constitutionnel à l’instruction de ces centaines de milliers d’enfants de la République", rapporte L’Humanité.
Pour les parents de ces 200 000 enfants souffrant de handicap, le quotidien ressemble à un calvaire. Les mères se plaignent notamment de souffrances au quotidien pour leurs enfants cloîtrés chez eux et privés de toute perspective d’avenir. Certains parents doivent même quitter leur travail sans compter les revenus qui dégringolent. Au final, des familles finissent par éclater. D’après toujours l’AEI, 436 000 enfants (62 %) sont scolarisés en milieu ordinaire et, près de 66 000 (9 %), en ESMS (établissement social ou médico-social). Le but est d’allier une fonction de "think tank" afin de "penser une école réellement inclusive", a expliqué Amandine Bugnicourt, porte-parole des collectifs de parents du Val-de-Marne et secrétaire générale de l’AEI, mercredi, à l’Assemblée nationale.
En Italie où la situation est totalement différente de celle de la France, le taux d’encadrement est de 1,5 enfant par adulte contre 22 enfants pour un adulte dans l’Hexagone. Le cas des Italiens a été cité en exemple avec 316 000 enfants concernés pris en charge par 272 000 adultes. Afin de remédier à la situation et sauver ces enfants en situation de handicap, l’AEI a immédiatement adressé une lettre ouverte au Premier ministre Gabriel Attal, demandant à le rencontrer. Mais, faute de "réponse conforme" (et rapide), l’association se penche également sur une éventuelle action juridique, a souligné Amandine Bugnicourt. L’objectif est que l’instruction de tous les enfants passe d’un droit constitutionnel à un droit effectif.