Après plusieurs prélèvements réalisés sur des manifestants lors des mobilisations de "Gilets Jaunes", le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire. La justice s’interroge sur ces pratiques.
Le parquet de Paris a ouvert, jeudi 16 mai, une enquête pour "violences volontaires aggravées" et "mise en danger de la vie d’autrui", à la suite des prises de sang des manifestants, durant des rassemblement de "Gilets Jaunes".
Des vidéos montrant des "street medics" – des secouristes bénévoles – réaliser des prélèvements sanguins sur des manifestants lors des rassemblements de "Gilets Jaunes" ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Un témoin interrogé par Franceinfo a par exemple confié que deux dames et une personne lui auraient demandé s’il était d’accord pour qu’on lui fasse une prise de sang afin de détecter une éventuelle intoxication au cyanure.
Renaud Fiévet, se présentant comme médecin anesthésiste originaire de Belgique, a reconnu avoir organisé ces prélèvements sanguins pour "vérifier une potentielle intoxication au cyanure causée par une exposition prolongée aux gaz lacrymogènes". Il a affirmé que ces pratiques ont été réalisées au cours des manifestations parisiennes du 20 avril et du 1er mai.
Les experts affirment cependant qu’aucun élément scientifique ne prouve qu’une exposition prolongée aux gaz lacrymogènes puisse provoquer une intoxication au cyanure. Alertant sur ces pratiques "illégales et immorales", jugées "dangereuses", un groupe de secouristes bénévoles a signé un communiqué. Le collectif y dénonce également l’usurpation du terme de "street-medics".
La "Coordination 1er Secours" a par ailleurs conseillé aux manifestants de refuser des prises de sang dans de telles conditions. Pour sa part, l’Ordre des médecins a expliqué que ce genre de prélèvement peut se faire dans la mesure où la personne donne son accord et que l’acte est réalisé "par un professionnel qualifié et identifié".
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