Illustration - Stuart Forster/Shutters/SIPA
D’après l’Insee, ce niveau n’a jamais été atteint auparavant. Les résultats de l’étude publiée ce jeudi annoncent une hausse de la précarité en France en 2022.
En 2022, l’Insee a rapporté une précarité croissante en France, atteignant un niveau sans précédent. Neuf millions de personnes résidant en métropole, soit 14% des occupants de logements ordinaires, se trouvaient en situation de "privation matérielle et sociale", selon une étude publiée le jeudi 20 juillet. Cette mesure identifie les individus incapables de subvenir à au moins cinq éléments essentiels de la vie courante parmi treize critères, tels que le chauffage adéquat du logement ou la possibilité de partir en vacances pendant une semaine par an. Cette augmentation significative de la privation matérielle et sociale s’est produite après une période de baisse historique en 2021 due à la crise sanitaire. L’Insee explique que le retour aux habitudes de vie pré-pandémiques et l’inflation ont contribué à éroder le pouvoir d’achat des ménages, entraînant cette hausse des difficultés financières.
Parmi les critères évaluant la précarité figure une augmentation notable du nombre de ménages incapables de se chauffer correctement en 2022 (1 sur 10), comparé à une fourchette de 5 à 7% entre 2014 et 2021. Cette hausse des coûts énergétiques a particulièrement touché les résidents des zones rurales, qui dépendent davantage du fioul domestique pour le chauffage et le carburant, rapporte Franceinfo. Les problèmes financiers ont également empêché plus de ménages de s’offrir une semaine de vacances (24,4% en 2022 contre 22,3% en 2019), malgré une tendance à la baisse observée au cours des dernières années. Cependant, tous les critères n’ont pas été affectés de la même manière par la crise sanitaire : certains ont enregistré une diminution du pourcentage de personnes touchées, comme l’incapacité à se procurer deux paires de chaussures (4,1% en 2022 contre 5,7% en 2019) ou à acheter des vêtements neufs (10,1% en 2022 contre 9,8% en 2019).
Les familles nombreuses et monoparentales sont davantage exposées au risque de privation. En 2022, trois personnes sur dix vivant dans des familles monoparentales et deux personnes sur dix au sein de couples avec trois enfants ou plus se trouvaient en situation de privation matérielle et sociale. L’inquiétude grandit quant à l’impact émotionnel de cette précarité croissante. Environ un quart des adultes touchés déclarent ne pas avoir de soutien familial, amical ou voisinage pour une aide morale, matérielle ou financière, et 27% d’entre eux se sentent exclus de la société, par rapport à seulement 7% des adultes n’étant pas confrontés à cette situation difficile. Ces chiffres mettent en lumière la nécessité de prendre des mesures pour soutenir les populations vulnérables et réduire les inégalités économiques et sociales afin de promouvoir une société plus inclusive et solidaire.
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