Un sondage Opinion Way a révélé que 70 % des Français jugent acceptable d’offrir de l’alcool à un mineur pendant les fêtes. Cette proportion diminue à 30 % pour les moins de 15 ans.
Un récent sondage d’Opinion Way révèle la normalisation de la consommation d’alcool en France. Environ 70 % considèrent acceptable d’offrir de l’alcool à un mineur pendant les fêtes, et cette approbation chute à 30 % pour les enfants de moins de 15 ans. "C’est dramatique d’entendre cette statistique", regrette George Picherot, pédiatre retraité contacté par Le Huffington Post, coauteur du livre Addictions chez l’enfant et l’adolescent (éditions Doin) et membre de la Société française de la Pédiatrie médico-légale. "On voudrait faire de l’alcool un produit de consommation courante et festive. Or, ce n’est pas du tout le cas. Offrir un verre à un enfant est un mauvais cadeau, car l’alcool est un produit très toxique", continue-t-il dans des propos retranscrits sur le site du média source.
George Picherot et Martin de Duve, alcoologue et expert en santé publique, soulignent la prégnance culturelle de l’alcool en France, qualifié de "drogue culturelle par excellence". Ils préconisent de retarder au maximum la première consommation d’alcool chez les jeunes pour éviter des conséquences néfastes sur la santé. Les risques d’addiction à l’âge adulte sont statistiquement liés à l’âge du premier verre, avec une augmentation significative chez ceux qui commencent tôt. Les effets néfastes sur le cerveau des adolescents, notamment des altérations de l’apprentissage et de la mémoire, sont bien établis. Malgré ces faits, la banalisation de l’alcool persiste en France, en partie attribuée à la sous-estimation des risques et à l’influence des lobbys.
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Certains estiment qu’un adulte peut accompagner la consommation d’alcool chez un mineur pour éduquer au goût et sensibiliser. Martin Duve précise que cela ne signifie pas offrir un verre, mais peut être envisagé avec réflexion si l’adolescent est demandeur. Cependant, George Picherot rejette cette approche, considérant qu’offrir de l’alcool à un mineur, même avec sensibilisation, est une erreur formelle. Il souligne l’importance de limiter la consommation chez les enfants pour prévenir les problèmes d’alcool chez les adultes, malgré des progrès notables dans la diminution des expérimentations d’alcool chez les adolescents.
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