Après l’incident sur le port du voile lors du Conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, Fatima E. a porté plus d’explications.
Vendredi 11 octobre, l’élu Rassemblement national (RN), Julien Odoul, a ordonné à une accompagnatrice scolaire d’enlever son voile lors du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Quelques jours plus tard, cette femme nommée Fatima E. est revenue sur cet épisode dans une interview accordée au ’Collectif contre l’islamophobie’. Elle a, ainsi, évoqué différents détails sur les raisons qui l’ont poussée à venir au conseil, sur les détails du déroulement de l’incident, ainsi que sur ses conséquences.
A cette occasion, elle a relaté que son déplacement au conseil régional a été décidé "à la dernière minute" puisque les autres mères de la classe n’étaient pas disponibles. Ainsi, son fils et ses amis ont insisté pour qu’elle vienne. Par ailleurs, la femme de 35 ans se rend régulièrement aux soirées scolaires, comme le rapporte Sputnikfrance.
Arrivés sur les lieux, le groupe d’élèves aurait dû rester pendant une dizaine de minutes dans la salle, pour voir "comment ça se passe". "On était dans un coin ; je pensais même que personne ne pouvait nous voir", a-t-elle poursuivi en précisant qu’à un moment quelqu’un a dit "au nom de la laïcité. "Puis j’entends des personnes qui commencent à crier, s’énerver. Franchement, j’étais là sans être là", a-t-elle expliqué.
Après ces propos, les enfants lui ont signalé que c’était à elle que s’adressait l’élu, Fatima a souri à ce qu’elle considérait comme de la bêtise et ce sourire a été considéré comme une provocation. Mais "ce n’était pas pour narguer, comme j’ai pu entendre certains le dire", a-t-elle éclairé. Selon ses dires, elle a souri, car devant les enfants, elle n’a pas voulu céder à la panique en essayant de les rassurer. Par la suite, plusieurs conseillers lui ont souri, dont Nisrine Zaibi qui lui a apporté ses soutiens.
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Tandis que les autres l’ont encouragée à rester, son fils s’est approché d’elle et lui saute dessus en pleurant. "Et là aussi, je lui souris. Mais quand j’ai vu mon fils en train de craquer, je leur ai dit que je ne pourrai plus rester", a confié Fatima. Elle a également révélé qu’elle tremblait de la tête aux pieds et se sentait en train de tomber. "Je ne voulais pas craquer devant les enfants, donc je suis sortie", a-t-elle conclu.
En sortant, elle a été rejointe par Karine Champy, élue auparavant au RN. Cette dernière l’a attaquée en disant : "Vous êtes contente ? Vous avez réussi votre coup ?". Très contrariée, l’élue s’est approchée d’elle et était à la limite de la bousculer : "Vous allez voir, on va gagner. Les Russes vont arriver !", a-t-elle poursuivi. Fatima a raconté qu’elle n’a pas compris ces propos. "Je suis sûre qu’elle voulait me provoquer physiquement pour que je réagisse", a-t-elle supposé en précisant qu’elle a gardé son calme. Mais "cela n’a pas empêché l’élue de continuer : "Tu veux que je te pousse, c’est ça ? Tu veux que je te pousse ?"
A cette occasion, Fatima a annoncé que cet incident a détruit sa vie et celle de son fils. "Fatiguée, j’ai peur de tout. Parfois, le visage de cette dame me revient, j’ai des frissons et je tremble. Sincèrement, ils ont détruit ma vie…", a-t-elle crié. Quant à son fils, il fixe un point, c’est comme si son esprit partait et il se réveille souvent la nuit.
Après cet incident, Fatima a "une opinion négative de ce qu’on appelle la République" et trouve que le ministre de l’Éducation a dit quelque chose de honteux, lorsqu’il a parlé du voile.
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