Comme il fallait s’y attendre, l’interdiction du port de l’abaya à l’école ne fait pas l’unanimité au sein de la Nupes, des élus du PS et du PCF.
Une nouvelle controverse surgit après l’annonce de l’interdiction du port de l’abaya à l’école, émanant de Gabriel Attal. La déclaration du ministre de l’Education a suscité des réactions divisées. Les débats s’étendent également à l’intérieur de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), où des opinions divergentes se font entendre. « Tristesse de voir la rentrée scolaire politiquement polarisée par une nouvelle absurde guerre de religion entièrement artificielle à propos d’un habit féminin », a écrit Jean-Luc Mélenchon sur X. « À quand la paix civile et la vraie laïcité qui unit au lieu d’exaspérer ? », s’est interrogé le leader de LFI sur les propos relayés par Le Figaro.
Les membres de LFI expriment également leur mécontentement face à cette interdiction. Mathilde Panot, porte-parole du groupe, ironise sur l’obsession de Gabriel Attal envers les musulmans et plus particulièrement les musulmanes. De son côté, Clémentine Autain, députée de LFI, dénonce cette décision comme anticonstitutionnelle et contraire aux principes fondateurs de la laïcité, la qualifiant de reflet d’un rejet obsessionnel des musulmans. Dans le camp de la France insoumise, l’annonce du ministre de l’Education est liée à une décision « islamophobe ». La décision a été vigoureusement critiquée, notamment au sein de La France insoumise (LFI), où plusieurs membres dénoncent une mesure teintée d’islamophobie.
La position sur cette interdiction varie également au sein de la Nupes. Les élus socialistes et communistes soutiennent la mesure au nom de la laïcité, tandis que les partisans Europe Écologie Les Verts (EELV) y voient une « stigmatisation ». Sandrine Rousseau, députée et militante féministe, compare cette annonce à un contrôle social sur le corps des femmes et des jeunes filles, rappelant l’interdiction du crop top en 2022. Le débat s’étend également au Parti socialiste, où la décision est accueillie de manière plus favorable. Certains y voient une application du principe de laïcité, tandis que d’autres estiment que cette mesure relève plus de la police du prosélytisme que de la police du vêtement. L’interdiction est saluée par le Parti communiste français (PCF), mais Fabien Roussel, son leader, insiste sur la nécessité de fournir davantage d’enseignants plutôt que de s’attarder sur de telles questions.
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