Après son interpellation, le militant anti-vaccin, Jean-Bernard Fourtillan, est interné dans un hôpital psychiatrique. Un fait dénoncé par ses partisans.
Il y a quelques semaines, le professeur Jean-Bernard Fourtillan, militant anti-vaccin a été aperçu dans le documentaire décrié "Hold-Up - Retour sur un chaos". Âgé de 77 ans, il a indiqué que le coronavirus a été fabriqué de toutes pièces par l’Institut Pasteur. Ce film a vivement critiqué la gestion de la crise sanitaire, liée à la Covid-19, et vise à mettre le doigt sur les prétendus "mensonges" proférés par les autorités, note France Info.
Lundi 7 décembre, Jean-Bernard Fourtillan a été interpellé dans le Gard, dans le cadre de l’enquête sur des essais cliniques clandestins. Effectivement, le septuagénaire est à la retraite, depuis 2008, ainsi, il n’est plus inscrit sur la liste des professionnels de l’Ordre des pharmaciens. Pourtant, avec le professeur Henri Joyeux, il a fondé une structure baptisée "Fonds Josefa", à l’origine de tests cliniques clandestins menés près de Poitiers (Vienne) sur au moins 350 malades de Parkinson, informe la chaîne. L’Ordre des médecins a engagé des poursuites contre eux pour charlatanisme.
Selon France 3 Occitanie, le professeur J. B. Fourtillane a été arrêté, en raison de cette affaire du "Fonds Josefa". Il a fait l’objet d’un mandat d’amener, délivré par un juge d’instruction du pôle Santé publique. Après avoir été alerté par l’Agence nationale du médicament (ANSM), en effet, ce juge a mené une enquête sur ces essais cliniques illégaux.
Le professeur a été placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Nîmes après son interpellation. En prison, il a été soumis à un examen médical, indiquant la nécessité d’une prise en charge psychiatrique, relate France Info.
Le préfet du Gard, Didier Lauga, a approuvé cette décision et demandé par arrêté préfectoral le placement du professeur. Eric Maurel, procureur de la République de Nîmes a précisé que le septuagénaire "n’est plus incarcéré et relève uniquement d’une prise en charge médicale".
Depuis jeudi, J. B. Fourtillane a été admis à l’hôpital Le Mas Careiron à Uzès (Gard). Ses partisans ont dénoncé cette décision en disant que le professeur est "interné" en raison de ses positions anti-vaccins.
Plusieurs soutiens ont posté des messages appelant à le secourir sur les réseaux sociaux. Ils croient que le septuagénaire est injustement enfermé, car il a osé déposer plainte contre l’Institut Pasteur pour "mensonges et crime organisé contre l’humanité en bande organisée".
Dans une vidéo, publiée sur Youtube, un internaute prétendant être en contact avec la famille a assuré que le professeur a été "interné contre son gré". Il invite à "signifier au personnel et à la direction de l’hôpital que "nous sommes parfaitement au courant de la présence du professeur au sein des murs de l’hôpital". Il a par ailleurs affirmé qu’il est bien évidemment hors de question que le septuagénaire y demeure plus longtemps et qu’il reçoive des traitements médicaux sans son consentement. Cet enregistrement a été relayé par des figures des "Gilets Jaunes" comme Eric Drouet.
Contacté par France 3 Occitanie, le centre hospitalier Le Mas Careiron a assuré que depuis vendredi, il croule sous les appels. Selon les standardistes, les lignes sont saturées et ils reçoivent régulièrement des insultes. Ces témoignages ont même révélé qu’un homme aurait menacé de poser une bombe devant l’hôpital.
Ce même jour, l’internaute, auteur de la première vidéo a demandé de ne plus appeler le numéro de l’hôpital pour éviter, à son avis de desservir les intérêts du professeur. "Cela pourrait être un prétexte utilisé par les gens qui ont initié son internement pour le passer dans des conditions de détention encore plus strictes", a-t-il supposé.
Les protestations ont continué samedi. Une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant les grilles de l’hôpital. Les manifestants, dont Jean-Philippe Labrèze, naturopathe proche de Jean-Bernard Fourtillan, ont dénoncé "cet internement abusif", rapporte Midi Libre. Selon ses dires, le professeur est quelqu’un de tout à fait "sain d’esprit", mais qui dérange par ses paroles et son travail qui ne reflètent pas la ligne officielle en termes médicaux et de méthodes de lutte contre la Covid-19.
Face à cette situation, la préfecture du Gard a précisé, dans un communiqué, que l’hospitalisation de Jean-Bernard Fourtillan "relève d’une prescription médicale. Elle est donc couverte par les règles habituelles de confidentialité des informations médicales personnelles".
Auprès de France 3 Occitanie, le procureur de la République de Nîmes a assuré que Jean-Bernard Fourtillan est "informé de ses droits" et "peut exercer un recours contre la décision administrative devant le juge des libertés et de la détention". Mais il n’a pas saisi cette possibilité, note le quotidien Midi-Libre. Jean-Bernard Fourtillan sera reçu en audience par un juge avec obligatoirement l’assistance d’un avocat.