La ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne reconnaît une "erreur" après la polémique suscitée par un échange abrupt avec des enseignants lors de sa visite à Mayotte après le passage du cyclone Chido.
Lors d’un déplacement à Mayotte fin décembre après le passage dévastateur du cyclone Chido, Élisabeth Borne s’est retrouvée au cœur d’une polémique. La diffusion d’un extrait vidéo la montrant tourner le dos à des enseignants qui l’interpellaient sur la situation locale a suscité une vive controverse. Interrogée sur BFMTV ce dimanche 5 janvier, la ministre de l’Education nationale a exprimé son regret. "J’ai un regret : je ne leur ai pas expliqué que je devais m’en aller.", a-t-elle déclaré. Elle a toutefois dénoncé une exploitation médiatique de cet épisode. "Quelques secondes d’un échange ont été sorties de leur contexte, laissant croire que je ne serais pas consciente des difficultés de Mayotte.", a affirmé la ministre.
Les syndicats de l’Éducation nationale, déjà mobilisés face à la crise provoquée par le cyclone, ont vivement critiqué l’attitude de la ministre. "La ministre ne (...) répond pas, pire elle évite le débat", a dénoncé le SNUipp-FSU sur les réseaux sociaux. Le SNES-FSU a également fustigé son manque d’écoute face à une réalité locale complexe, marquée par des infrastructures scolaires dégradées et des enseignants confrontés à des conditions de travail précaires. Face à ces critiques, le gouvernement a annoncé un plan d’aide spécifique pour Mayotte. Ce plan prévoit notamment la mise en place de "tentes-écoles" avant la rentrée du 13 janvier et des mesures pour fidéliser les enseignants.
Ces annonces ont été jugées insuffisantes par de nombreux syndicats. Jean-Rémi Girard, président du Snalc, a estimé que la rentrée avait été annoncée sans préparation adéquate. "Des collègues n’ont plus d’habitation, il faudrait qu’ils puissent se loger avant de revenir enseigner.", a-t-il déploré. De plus, la sécurité des bâtiments scolaires reste une préoccupation majeure, certains établissements étant encore gravement endommagés. "Rien n’a été dit sur les procédures pour rouvrir les bâtiments scolaires en toute sécurité, des collègues nous signalent que dans certains collèges le plafond est imbibé d’eau", a renchéri Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat de l’enseignement secondaire.
> A lire aussi : Les Comores attentives à l’impact du cyclone Chido sur Mayotte