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Depuis 2014, une information judiciaire notamment pour harcèlement moral et homicide involontaire vise Pôle emploi. Ce sont la CFTC Emploi et les parents d’une conseillère ayant mis fin à ses jours qui ont porté plainte.
Après le suicide d’une de ses employées, l’agence nationale Pôle emploi est visée par une enquête depuis 4 ans. Selon les informations de France Info, mardi 4 septembre, l’opérateur public fait l’objet d’une information judiciaire pour harcèlement moral, mise en danger délibérée d’autrui, non-assistance à personne en danger, homicide involontaire et conditions de travail contraires à la dignité de la personne depuis le 15 juillet 2014.
Une plainte déposée par le syndicat CFTC Emploi et les parents d’une conseillère Pôle emploi de Seine-Saint-Denis le 21 mai 2014 est à l’origine de cette information. Le 27 octobre 2012, Aurore Moësan s’est donné la mort à 32 ans, en se pendant à son domicile. Elle avait auparavant confié à sa famille et ses collègues qu’elle passait "des moments très difficiles" au travail. La pression et les conflits avec sa hiérarchie lui étaient vraiment durs.
Aurore Moësan avait confié sa souffrance auprès de sa référente syndicale. Dans un courrier électronique datant du 18 octobre 2012, elle avait indiqué que sa manager aurait tenu "des propos plus que désobligeants à [son] égard". La victime avait alerté sa direction, mais en vain.
Un cas non-isolé
Les proches de la trentenaire sont convaincus que Pôle emploi aurait sa part de responsabilité dans le décès de la jeune femme. Il s’avère en outre que le cas d’Aurore n’était pas "isolé". La plainte de ses parents et de la CFTC Emploi pointe une souffrance au travail après la dégradation des conditions depuis la fusion entre ANPE et Assedic en 2008. Elle évoque "plus de 17 suicides" qui "auraient une origine professionnelle".
Contacté par France Info, Pôle emploi n’a pas voulu émettre des commentaires. L’agence a néanmoins précisé l’attention qu’il porterait sur la qualité de vie au travail. "Des moyens considérables, à travers des accords sociaux et un nombre extrêmement important de professionnels formés à la fois côté RH et côté management" seraient déployés. L’Office central pour la répression des violences aux personnes se charge désormais de l’enquête.
(Source : France Info)