La Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) a indiqué que plus de 40 000 téléphones et accessoires (chargeurs, cartes SIM...) ont été saisis dans les prisons françaises l’année dernière. Ce chiffre a augmenté depuis dix ans.
Les téléphones portables, de plus en plus petits, entrent dans les prisons par projection dans les cours ou par les parloirs.
"Certains contiennent très peu de métal et sont pratiquement indétectables", selon des sources syndicales.
Une enquête a été ouverte après que des photos du rappeur Kaaris aient été diffusées sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, un surveillant de la maison d’arrêt de Nanterre, en Hauts-de-Seine, a été mis en examen puis suspendu de ses fonctions après être suspecté d’avoir fait entrer dix téléphones portables dans l’établissement.
En 1997, les agents pénitentiaires ont saisi 4 977 téléphones et accessoires. Dix ans plus tard, les saisis se sont multipliés par dix, soit 40 067 dans les 180 prisons françaises. Selon les chiffres de l’administration, les 10 000 appareils téléphoniques ont été franchis en 2010. Ces chiffres ont déjà été atteints les trois premiers mois de 2018.
"Cette hausse constante s’explique à la fois parce que le nombre de détenus ne cesse d’augmenter, qu’il y a plus de téléphones en circulation et aussi parce qu’ils sont mieux repérés", avoue la DAP.
La ministre de la Justice Nicole Belloubet a annoncé en janvier le lancement de deux chantiers pour lutter contre cette prolifération. Le ministère va alors débloquer 15 millions d’euros pour "garantir un brouillage effectif des portables". Il installera également 50 000 téléphones fixes en cellule afin de favoriser la réinsertion.
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(Sources : Le Parisien/Le Point)