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La présidente du Collectif féministe contre le viol, Emmanuelle Piet, estime que c’est préoccupant. Les appelants sont réorientés vers "des endroits où les victimes peuvent être entendues".
Une plateforme téléphonique est opérationnelle depuis le 21 septembre pour libérer la parole des victimes d’inceste. Les personnes au bout du fil sont présentes pour les entendre et les orienter. L’objectif est d’établir une politique de prévention pour mieux protéger les enfants. Les locaux se trouvent au sein de l’association Collectif féministe contre le viol, qui, depuis plus d’une trentaine d’années, fait ce travail d’écoute.
Les lignes (0 805 802 804 et 0 800 100 811 pour l’Outre-mer) ont déjà reçu plusieurs appels depuis leur lancement. Pour le moment, "il est trop tôt" pour établir un nombre précis d’appels entre 10 h et 19 h, selon Emmanuelle Piet, la présidente du Collectif féministe contre le viol. Mais un premier bilan a été néanmoins communiqué, rapporte Franceinfo.
Emmanuelle Piet a affirmé que parmi les appels reçus à ce jour, "un tiers" concernait des victimes âgées entre 50 et 70 ans qui racontent de longues histoires sur "des violences dont elles ont été victimes dans l’enfance". Elles ont longtemps gardé le secret et cela les ronge. Le second tiers concerne des victimes aujourd’hui adultes. Elles ont confié les violences qu’elles ont "subies plus jeunes, mais qui n’ont pas été crues".
Le troisième tiers, "ce sont des victimes actuelles". Pour Emmanuelle Piet, c’est "le plus préoccupant". Généralement, ce sont les parents qui contactent la plateforme "pour protéger les enfants d’un agresseur, comme un oncle ou un père, et la justice ou la police ne les croient pas"."On a aujourd’hui des enfants avec des vulves déchirées et il faut que ça change", alerte-t-elle.
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