Ce mardi, Edouard Philippe prend la parole devant l’Assemblée nationale pour dévoiler le plan de déconfinement pour la France.
Ce mardi 28 avril, le Premier ministre dévoile aux députés le plan de déconfinement pour sortir progressivement du confinement à partir du 11 mai.
Envoyez vos questions par SMS : INFO suivi de votre question au 3030.
"Voilà le moment où nous devons dire à la France comment notre vie va reprendre.
Jamais dans l’histoire de notre pays nous avons connu cette situation, ni pendant les guerres, ni pendant les précédentes épidémies. Jamais le pays n’avait été confiné comme il l’est aujourd’hui et il ne peut l’être durablement."
"Le confinement a été une étape nécessaire pour contenir la progression de l’épidémie et protéger les Français les plus fragiles. La décrue est engagée. Elle est régulière.
Selon une étude, le confinement aura permis d’éviter 62 000 décès sur 1 mois."
Mais nous savons qu’un confinement prolongé aurait des conséquences gravissimes. Il nous faut donc progressivement, prudemment, résolument, procéder à un déconfinement.
- Toute stratégie repose sur des constats. Le premier est médical, nous allons devoir vivre avec les virus. Ce n’est pas réjouissant mais c’est un fait. Il faudra apprendre à se protéger.
- Le 2e constat est médical et politique, il tient au risque de voir repartir l’épidémie. Le confinement a permis de contenir le virus, d’empêcher la saturation des hôpitaux et à nos soignants de tenir, au prix d’une fatigue des hommes, d’une consommation de médicaments de réanimation, au prix d’une déprogrammation des chirurgies.
Le risque d’une seconde vague qui imposerait un reconfinement, est un risque qu’il faut prendre au sérieux. Et impose de procéder avec prudence.
- Le 3e axe est géographique. Certaines parties ont été durement touchées. Ce qui créée des différences entre les territoires. Il faut pouvoir adapter la stratégie nationale en fonction des circonstances.
Je rencontrerais pour cela dès demain les élus locaux et les Préfet pour engager ce travail de concertation du plan aux réalités du terrain.
Le DG de la Santé présentera chaque jeudi une carte des départements et le nombre de cas.
A partir du 11 mai, sa mise en œuvre se fera avec le triptyque suivant : protéger, tester, isoler.
- Protéger : chacun doit pouvoir adopter les comportements pour éviter la contamination. Dès lors qu’on ne sera plus en confinement, le respect des gestes barrières et des distanciations sociales prendre encore plus d’importance.
Trois décisions prises : augmenter la production nationale de masques chirurgicaux, ensuite réserver le stock existant aux soignants hospitaliers. Nous avons lancé la production de masques en tissus.
Il y aura assez de masques dans le pays pour faire face aux besoins à partir du 11 mai.
Les entreprises sont invitées à en distribuer à leurs salariées.
Les collectivités territoriales seront soutenues par l’Etat pour l’achat de masques en prenant en charge 50 % du prix des masques lavables.
Les pharmacies et la grande distribution seront invitées à vendre des masques jetables ou lavables.
Une plateforme d’E-commerce sera mise en place par la Poste pour en acheter.
- Tester : la doctrine initiale consistait à tester au maximum.
A la sortie du confinement, nous serons capables de tester massivement. Nous envisageons près de 700 000 tests virologiques par semaine, car il y aura entre 1 000 et 3 000 nouveaux cas par jour à partir du 11 mai.
Tout doit être fait pour rendre la réalisation du test facile et rapide.
Dès lors qu’une personne sera testée positive nous engagerons un travail d’identification et nous testerons les personnes contacts, même au-delà de la cellule familiale.
Des brigaes seront formées dans chaque département pour l’identification des cas contacts.
- Isoler :
L’objectif final de cette politique est d’isoler au plus vite les porteurs du virus pour casser les chaînes de transmission. L’isolement n’est pas une punition mais une mise à l’abri.
Nous laisserons le choix à la personne de s’isoler chez elle ou dans un lieu mis à sa disposition.
Il permettrait aux personnes qui ont croisé une personne positive d’intégrer un parcours sanitaire.
Pour l’heure, compte tenu des incertitudes sur cette application, je serais bien en peine de vous dire comment elle fonctionne. Mais le débat est prématuré.
Lorsque l’application fonctionnera, nous organiserons un débat spécifique, suivi d’un vote spécifique.
Nous préparons le 11 mai en surveillance département par département que nous pouvons lancer ces opérations.
Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai.
"Si tout est prêt le 11 mai, alors commencera une phase qui durera jusqu’au 2 juin." a déclaré Edouard Philippe. La progressivité se fera en fonction des territoires. Il est logique que nous proposions un cadre de déconfinement adapté aux réalités locales.
Soit le taux de cas nouveau reste élevé, soit que les capacités hospitalière en réanimation restent tendues, soit que le système local de tests des chaines de contamination ne sont pas prêts. Ce sont les indicateurs à partir desquels nous guiderons chaque département.
- L’école :
Le retour de nos enfants est impératifs pédagogique et de justice sociale. Ce retour nous devons le faire tout en préservant la santé. Nous souhaitons une réouverture progressive à partir du 11 mai partout sur le territoire et sur la base du volontariat des maternelles et élémentaires.
A partir 18 mai ouvriront progressivement les collèges avec les classes de 6e et de 5e.. Et fin mai on décidera de la réouverture des lycées.
Cela est nécessaire pour la réussite des élèves dont la scolarité souffre du confinement.
Les classes rouvriront dans des conditions sanitaires strictes avec pas plus 15 élèves par classe, des mesures d’hygiènes strictes et la distribution de gels hydro-alcooliques. Tous les enseignants recevront des masques qu’ils devront porter.
Sur la question des masques pour les enfants, cela est prohibé, mais il y aura des masques pédiatriques pour les cas particuliers.
Le port du masque pour les collégiens est obligatoire.
Les crèches seront également rouvertes avec un accueil par groupe de 10 enfants. Le port du masque sera obligatoire pour les professionnels de la petite enfance.
- Vie économique :
Le télétravail doit être maintenu partout où c’est possible au moins dans les trois prochaines semaines. Pour les autres, la pratique des horaires décalés est privilégiée.
Le dispositif d’activité partielle sera restera en place jusqu’au 1er juin. Les commerces seront réouvert à partir du 11 mai. Les marchés seront également autorisés dès le 11 mai. Cela avec un cahier de charges strictes pour éviter les flux.
Nous prendrons une décision sur les bars, cafés et restaurants fin mai pour voir s’ils peuvent rouvrir.
- Les transports :
Le port du masque sera obligatoire dans l’ensemble des transports, mais également dans les taxis et VTC.
- Vie sociale :
Nous demanderons à nos aînés de continuer à se protéger en limitant leurs sorties.
Il sera possible de circuler librement sans attestation, sauf pour des déplacements supérieurs à 100 km. Il sera possible de pratiquer une activité en extérieur. Les sports de contact, en intérieur et collectif seront encore interdits.
Les parcs et jardins ne pourront rouvrir que dans département où le virus ne circule pas. Les plages elles ne seront accessibles qu’à partir du 1er juin.
Les médiathèques et petits musées pourront rouvrir dès le 11 mai. A contrario, les salles de concert, théâtre, grands musées, salle des fêtes, resteront fermés jusqu’au 2 juin.
Les grandes manifestations sportives ou autre évènement de grande ampleur et de plus de 5 000 personnes ne pourront se tenir avant le mois de septembre.
Les lieux de culte seront ouverts. Cependant aucune cérémonie religieuse ne sera autorisée avant le 2 juin.
D’une façon générale, il faut éviter les rassemblements. Les rassemblements sur la voie publique et dans les lieux privés seront limités à 10 personnes.
Dans la foulée, les parlementaires devront débattre et voter.
Sera également évoquée la possibilité de mettre en place une application de traçage numérique "Stop Covid" qui doit permettre aux Français d’être informés de la présence de personnes contaminées ou cas contacts dans les environs.