Désormais, les cancers de la prostate, liés à l’exposition au pesticide chlordécone, sont reconnus comme maladie professionnelle. Un décret concernant ce sujet a été publié au Journal Officiel.
Le chlordécone a été largement utilisé pendant plusieurs années aux Antilles. Selon Le Figaro, les cancers de la prostate, liés à ce pesticide sont désormais reconnus comme maladie professionnelle, selon un décret publié, mercredi 22 décembre, au Journal officiel.
Le texte stipule que le terme "pesticides" se rapporte aux produits à usages agricoles et aux produits destinés à l’entretien des espaces verts (produits phytosanitaires ou produits phytopharmaceutiques) ainsi qu’aux biocides et aux antiparasitaires vétérinaires, qu’ils soient autorisés ou non au moment de la demande. Il précise également que les travaux, exposant habituellement aux pesticides sont effectués lors de la manipulation ou l’emploi de ces produits, par contact avec les cultures, les surfaces, les animaux traités ou lors de l’entretien des machines destinées à l’application des pesticides, ou par inhalation.
Une série d’actions sont menées par l’Etat dans le cadre de ce dossier extrêmement sensible, liées aux pesticides, et qualifiées de "scandale environnemental" par Emmanuel Macron. Le journal rappelle que le chlordécone a été autorisé entre 1972 et 1993 dans les bananeraies des Antilles et a infiltré les sols pour des centaines d’années. Il a pollué les eaux et les productions agricoles, alors que sa toxicité et son pouvoir persistant dans l’environnement étaient connus depuis les années 1960.
Le texte, annoncé il y a quelques mois, par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, permet d’ouvrir un fonds, créé en 2020, aux agriculteurs concernés. Il est destiné à indemniser les personnes atteintes de maladies liées aux pesticides.
De ce fait, tous les exploitants ou salariés agricoles pourront demander ce statut à deux conditions : qu’ils aient travaillé pendant au moins 10 ans au contact du chlordécone, et que moins de 40 ans se soient écoulés entre leur dernière exposition et le diagnostic de cancer de la prostate.
Le ministère de l’Agriculture a récemment expliqué que ce sont "les durées généralement admises pour ce type de cancer", mais les personnes exposées moins de 10 ans pourront tout de même faire une demande au niveau d’une commission régionale.
Aucun détail sur le nombre de personnes concernées par cette mesure ni sur son montant n’a été avancé par le gouvernement. "Cela va dépendre du nombre de dossiers qui vont être déposés", a expliqué le ministère, tout en soulignant que le décret permettait aussi d’indemniser les enfants exposés lors d’une grossesse. Il a ainsi confirmé qu’on ne peut pas préjuger en amont du nombre de victimes.
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