C’est le constat récent des constructeurs de route : la France n’a pas assez de bitume pour rénover ou construire ses routes. Ils alertent l’Etat.
Les acteurs impactés par le début de pénurie de bitume (Routes de France, France Bitume, UFIP, FNTR, TLF, ATMD, services de l’Etat) ont été entendus mardi 24 juillet au ministère des Transports.
Les chantiers de rénovation routière subissent actuellement une situation difficile, a alerté le syndicat professionnel de l’aménagement routier dans un communiqué adressé aux pouvoirs publics. En cause : "la pénurie de bitume", matière dérivée du pétrole, un liant utilisé dans la composition du goudron et des enrobés. Cette situation entraîne selon le syndicat Routes de France des arrêts ou des reports de chantiers, ainsi qu’une absence de visibilité sur les chantiers à venir. L’été métropolitaine est pourtant la période clé pour réaliser des chantiers d’infrastructures.
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L’industrie pétrochimique se défend d’une production trop faible mais le syndicat Routes de France pointe des retards de livraison sur les chantiers. Sur neuf raffineries françaises, quatre sont en panne ou en travaux, indique le syndicat. Certaines auraient eu des problèmes d’entretien, plus longs que prévu. "La longue période de grève à la SNCF a donné lieu à un report très significatif du trafic ferroviaire sur le transport routier qui conduit à ce que notre pays soit confronté à un manque de camions et de conducteurs disponibles", précise de son côté l’Ufip, le représentant de l’industrie pétrochimique en France. "La situation actuelle résulte d’une accumulation de facteurs conjoncturels", a estimé pour sa part le ministère des Transports.
Cette cellule assurera un suivi hebdomadaire de la situation et cherchera à améliorer la prévision des besoins en bitume. "Les acteurs ont également convenu de la nécessité de se doter d’une meilleure visibilité à moyen et long terme sur les besoins de l’ensemble de la filière", précise le ministère. Même si ce matériau ne représente que 5% de la composition des revêtements des routes, "c’est suffisant pour nous embêter", a confirmé le directeur de la communication de Routes de France, qui précise qu’aucune alternative n’existe, le bitume étant un produit "quasi irremplaçable". L’association s’attend à ce que la situation perdure jusqu’en septembre voire octobre. Et craint que les entreprises du secteur ne subissent un revers financier.