Après les scandales répétitifs sur la pédophilie au sein de l’église, le diocèse de Lyon a décidé de mettre en ligne un site de prévention.
Après l’affaire de pédophilie impliquant le cardinal Philippe Barbarin en mars dernier, l’église de Lyon a mis en ligne un site internet, jeudi 17 octobre. Consacré aux abus sexuels, ce site est destiné à tous ceux qui ont besoin d’entendre, de comprendre, de s’impliquer, d’être acteur de la prévention, comme le rapporte RTL.
Le responsable du projet, l’évêque auxiliaire Emmanuel Gobilliard a précisé que cette page intitulée "Agir ensemble contre les abus sexuels", est hébergée dans le site du diocèse de Lyon. Elle comprend des "informations obligatoires pour tous les acteurs pastoraux et les structures catholiques du diocèse".
Depuis des années, l’affaire entourant les agissements du père Bernard Preynat a notamment perturbé le diocèse de Lyon. Ce prêtre est accusé d’agressions sexuelles présumées sur de jeunes scouts de la région lyonnaise. Pour ne pas l’avoir dénoncé à la justice, le cardinal Philippe Barbarin a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. Tous ces scandales ont conduit le Vatican ainsi que l’Église de France à prendre une série de mesures pour lutter contre ce fléau.
Selon les explications d’Emmanuel Gobilliard, tout le monde parlait de ces affaires dans le diocèse, mais c’était trop subjectif, on était dans l’affectif et très peu de personnes connaissaient la loi. Alors, "l’idée est de se mettre du côté des victimes, car en défendant trop l’institution, on peut contribuer à la détruire", a-t-il souligné. De son côté, Mgr Michel Dubost, administrateur apostolique local, a invité toute la communauté chrétienne" à accompagner cette "grande action".
Dans ce site, tout un chacun peut voir un dispositif pédagogique et plusieurs vidéos. Il propose des séquences d’images des victimes, de policiers, d’un procureur, de psychiatres spécialistes des abus. Mais également du président de la conférence des évêques de France, d’un prêtre ou d’une théologienne. "On voulait donner la parole aux autres sans aucune censure, avec des victimes et spécialistes de chaque domaine", a détaillé Emmanuel Gobilliard. Toutefois, les responsables de l’association de victimes "La Parole Libérée", à l’origine du procès Barbarin, n’ont pas souhaité s’y associer, une décision que regrette l’évêque auxiliaire.
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