Les évêques catholiques de France se réunissent en assemblée plénière à partir de samedi à Lourdes. Des rencontres avec des victimes de pédophilie sont prévues.
Tous les ans, début novembre, les évêques de l’Eglise catholique de France se retrouvent à Lourdes pour une assemblée plénière. Cette année, la Conférence sera marquée par la question des abus sexuels au sein de l’Eglise catholique. A ce titre, les 118 évêques français entendront le témoignage de huit victimes de prêtres pédophiles et dialogueront avec elles au premier jour de leur Assemblée plénière. Comme l’indique Le Figaro, la rencontre se fera sous forme de groupes de travail réunissant deux victimes et 25 à 30 évêques chacun. Au départ, les victimes souhaitaient être entendues dans l’hémicycle.
En organisant cette rencontre, l’épiscopat entend montrer qu’il ne reste pas "sans rien faire" face aux scandales, assure le secrétaire général de la Conférence des évêques de France (CEF). L’épiscopat veut "travailler avec le victimes", affirme-t-il. De leur côté, les victimes ont proposé plusieurs sujets de discussion : "L’accompagnement des personnes", "la place et le recours aux droits", "les cas très anciens", "l’atteinte spirituelle"...
En France, plusieurs affaires de pédophilie ont éclaté notamment celle de l’abbé Preynat dans le diocèse de Lyon, mettant en cause le cardinal Barbarin pour son silence. La CEF avait commencé à prendre en compte ces scandales en 2016, en demandant "pardon" aux victimes lors d’une Assemblée à Lourdes. Depuis deux ans, divers dispositifs ont été mis en place : cellule permanente, cellules d’écoute dans les diocèses… Enfin, un rapport chiffré sur les signalements et mesures de justice visant les prêtres pédophiles vient d’être publié.
"Si, à travers toutes ces mesures, la CEF manifeste sa ferme volonté de mettre en place une culture de bientraitance et de sécurité (...) il n’en demeure pas moins qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. La culture du secret, la tentation de minimiser la gravité des abus sexuels, l’oubli ou le refus d’écouter les victimes et la tentation de vouloir défendre à tout prix l’institution sont autant d’obstacles à surmonter dans l’Eglise", écrit Mgr Luc Crépy, évêque en charge de la lutte contre la pédophilie, en conclusion du rapport.