La première interview du ministre de l’Éducation Pap Ndiaye au journal Le Parisien est loin de convaincre les enseignants. Les réactions n’ont pas tardé à pleuvoir sur les réseaux sociaux.
La guerre est officiellement déclarée entre les profs et le ministre de l’Education. Pap Ndiaye a été présenté comme l’"anti-Blanquer", mais aussi l’espoir de la communauté éducative. Mais après l’interview accordée par le ministre au journal Le Parisien, cet espoir s’est amenuisé. Avec #PasDeRentréeEnSeptembre, les enseignants ont fait part de leur désaccord sur certains points évoqués par le ministre.
Le premier point d’achoppement concerne la question des salaires. Le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye souhaite en effet "passer le salaire de départ des jeunes au-dessus des 2 000 euros nets" en 2023 afin d’améliorer l’attractivité de la profession. Une mesure qui a été critiquée par de nombreux professeurs qui perçoivent à peine 2 000 euros après plusieurs années d’expérience. Les enseignants déplorent surtout le manque d’évolution des salaires. Sophie Vénétitay, professeur de SES et secrétaire générale du SNES-FSU estime que c’est l’ensemble de la carrière qu’il fait revaloriser. "Un peu plus de 12 ans de carrière et je gagne 2000 euros nets. En 2023, je gagnerai autant qu’un prof débutant qui aura pour perspective de rester 10/12 ans au même salaire ?", a-t-elle lâché sur les propos repris par Yahoo.fr.
Pap Ndiaye a également annoncé la mise en place d’"une part salariale conditionnée à des tâches nouvelles" c’est-à-dire en contrepartie d’une augmentation de la charge de travail. Une idée à laquelle le personnel enseignant s’y oppose. Par ailleurs, le ministre de l’Education nationale prévoit de compenser les arrêts-maladie de moins de 15 jours. Autrement dit, un professeur qui rate les cours pour une maladie devra rattraper les heures perdues pendant son absence. Les enseignants ont aussitôt dénoncé une négation du droit du travail. Déçus et en colère, certains enseignants prévoient déjà une grève à la rentrée, une idée lancée sur Twitter avec le #PasdeRentreeEnSeptembre. Une difficulté supplémentaire pour Emmanuel Macron après le mauvais résultat aux élections législatives et le remaniement de son gouvernement dans les prochains jours.
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Et pour les autres, @PapNdiaye ? Quel intérêt de s’engager dans l’éducation nationale si c’est pour avoir le même salaire au bout de 10 ans ? Il faut une revalorisation de toutes les grilles, et sans augmenter la charge de travail qui est déjà énorme voire intenable ! https://t.co/lXZollx8HP
— Marie-Laure GB (@MarieLaureGB) June 26, 2022
J’adore enseigner mais si je pouvais, je démissionnerais. Je ne supporte plus mes conditions de travail,les conditions d’accueil des élèves,les injonctions,les réformes débiles et surtout mon SALAIRE DE MERDE.
Que le ministre aille se faire cuirec !#PasDeRentreeEnSeptembre— 🍓Baba Yaga aux fraises 🍓🧹 (@YagaBaba1984) June 26, 2022
On ne veut pas rattraper nos arrêts maladie. On veut rattraper notre perte insupportable de pouvoir d’achat. #PasDeRentreeEnSeptembre
— Gabriel Lantrac (@GLantrac) June 27, 2022
Sur cet extrait en particulier, on a un ministre qui passe d’absences dites légitimes (et donc justifiées, de droit) à une négation totale du droit du travail puisqu’il explique en toute décontraction que ces absences justifiées seront rattrapées. C’est grave, et alarmant. pic.twitter.com/VkifpO1g5Q
— La fille d’Avril 🔻 (@lafilledAvril) June 26, 2022
Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ?
Ainsi donc #PapNdiaye ignore à quoi ressemble l’emploi du temps d’un prof et il a été parachuté ministre de l’Éducation nationale ?
Grève générale !#PasDeRentreeEnSeptembre https://t.co/7EamsWxLoz— Katie Bel (@KatieBel75) June 26, 2022
#PasDeRentreeEnSeptembre Il va falloir les fracasser à un moment et arrêter de jouer petits bras. Eux ils nous fracassent depuis des mois. La grève doit être massive jusqu’à ce qu’ils plient.
— tsarah ✊✊✊🙏🍓🍓😏🧹🧹 (@leslisgatah) June 27, 2022