Arnaud Andrieu/SIPA
En visite en France, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane est visé par une plainte pour complicité de torture et de disparition forcée.
L’ONG Democraty for the Arab World Now (DAWN) et l’association Trial International ont déposé plainte contre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS), jeudi 28 juillet, à Paris. L’avocat des ONG, Me Henri Thulliez, a précisé que la plainte d’une quarantaine de pages a été déposée, dans la matinée de jeudi, auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris. Cette procédure a entraîné l’ouverture d’une information judiciaire et la désignation d’un juge d’instruction.
La plainte affirme l’implication de MBS dans la torture, la disparition et l’assassinat du journaliste de Washington Post Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, en Turquie, le 2 octobre 2018. "Il ne bénéficie pas de l’immunité de poursuite, car, en tant que prince héritier, il n’est pas chef d’État", ont précisé les plaignants.
BREAKING : Following a criminal complained filed today, French authorities should open an investigation against visiting Saudi Crown Prince (MBS) for the torture & killing of Saudi journalist Jamal Khashoggi, @DAWNmenaorg, @OSFJustice & @Trial said today. https://t.co/UT3eB8Rgra
— DAWN MENA (@DAWNmenaorg) July 28, 2022
Dans la soirée de jeudi, MBS a été reçu par le président de la République Emmanuel Macron à l’Élysée, autour d’un dîner de travail. Depuis l’assassinat de Jamal Khashoggi, il s’agit du premier voyage officiel en Europe du prince saoudien. Cette visite a suscité la vive colère des défenseurs des droits de l’Homme, dont la fiancée du journaliste assassiné.
Les services de renseignement américains avaient pointé la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans l’assassinat du journaliste. Pour sa part, le prince saoudien a démenti avoir ordonné l’assassinat de Jamal Khashoggi. Toutefois, il dit en porter la responsabilité en tant que dirigeant.
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