Annoncée par le président de la République au début de l’année 2023, la vaccination contre les papillomavirus humains des élèves de 5e a été lancée en octobre. Des spécialistes jugent "décevant" le premier bilan de cette campagne.
Le papillomavirus est une maladie virale qui se transmet par contact direct avec une personne infectée. Les HPV sont responsables de plusieurs cancers comme ceux du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, mais aussi de l’anus, du pénis et des voies aérodigestives supérieures (cavité orale, oropharynx, amygdales).
Au début de l’année 2023, le président Emmanuel Macron avait promis une vaccination "généralisée" contre le papillomavirus des élèves en classe de 5e. La campagne a démarré au mois d’octobre. Tous les collèges publics sont concernés, mais les établissements privés volontaires peuvent également participer.
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Les autorités sanitaires commencent à "avoir de premiers chiffres" sur cette campagne de vaccination des collégiens en 5e, "mais pas encore pour toute la France". Lors d’une conférence de presse, le Pr Xavier Carcopino, président de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale, a affirmé jeudi qu’"environ 10 à 15 % des collégiens de 5e" ont reçu une première dose. "La deuxième injection se fera avant fin juin ". Ce premier aperçu est jugé "décevant".
"Ce premier retour est décevant : on espérait environ 30 %. On en est loin", selon ce chef de service de chirurgie gynécologique à l’hôpital Nord de Marseille. Geoffroy Canlorbe, secrétaire général de la SFCPCV, "s’attendait à mieux" étant donné que l’objectif était "assez modéré".
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Au mois de novembre, le ministre de la Santé de l’époque, Aurélien Rousseau, avait reconnu que l’objectif d’atteindre au moins 30 % de vaccinations chez les élèves de 5e au collège semblait difficile à atteindre. Il avait néanmoins exprimé l’espoir de compter environ 150 000 élèves vaccinés d’ici la fin de l’année scolaire, sur un total d’environ 800 000 élèves dans les collèges publics et privés sous contrat.
Le ministre avait souligné la nécessité de persévérer, relevant des disparités régionales et familiales. Il a évoqué l’importance d’adapter les outils pour assurer le succès de la campagne. "C’est un début, il faudra de la ténacité", selon ses dires. Le Pr Carcopino pense qu’"on peut s’améliorer". Il faut, selon lui, "plus et mieux communiquer sur l’importance de vacciner les jeunes adolescents avec un vaccin sûr et très efficace" pour "faire à l’avenir du cancer du col de l’utérus une maladie du passé".
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