Face aux risques élevés liés à la consommation d’opioïdes, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé une série de mesures.
Près de 12 millions de Français suivent chaque année un traitement par des médicaments à base d’opium, dont 1 million par opioïde fort. Entre 2000 et 2015, le nombre de décès par overdose a connu une hausse importante de 146%. Aux Etats-Unis, l’overdose d’opiacés a tué 64 000 Américains l’an dernier. Sur la base de ce constat, l’ANSM annonce la mise en place d’un plan d’action pour limiter les risques d’addictions sévères, d’hospitalisations ou de décès par overdose de médicaments à base d’opium. La gendarme du médicament veut alors mettre en place une série de mesures dont le renforcement du système de surveillance de ces médicaments et l’amélioration de l’information des médecins et des pharmaciens. Par ailleurs, il est prévu un meilleur accès à la Naloxone, l’antidote de l’intoxication aux opioïdes. Fin octobre, le dossier opioïde sera traité autour d’une table ronde sur la douleur organisée au ministère de la Santé.
Les chiffres sortis par l’Observatoire français des médicaments antalgiques (OFMA) sont alarmants. En l’espace de 10 ans, les prescriptions de comprimés antidouleur opioïdes forts (oxycodone, morphine, fentanyl) ont été multipliées par deux dans l’Hexagone. Pire encore, les hospitalisations (+167%) et les décès de patients par overdose (146%) ont bondi. D’après l’addictologue Jean-Pierre Couteron, porte-parole de la Fédération addiction, ce problème ne ressemble pas à une crise "classique" de toxicomanie ni un problème traditionnel d’addiction. "Le problème c’est : comment on fait avec nos douleurs, avec nos souffrances, avec nos solitudes ? Si la réponse à ces questions est automatiquement chimique, le risque d’un emballement addictif est bien réel", a-t-il détaillé sur le récit du Parisien.
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A titre de solution, le professeur Amine Benyamina, psychiatre spécialiste des addictions à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne) mise sur une véritable information à la population. Les patients doivent être questionnés sur les médicaments qu’ils prennent. Selon l’expert, la majorité d’entre eux ignore par exemple que le mélange du paracétamol et de la codéine est un cousin de l’héroïne. En conséquence, il fait savoir mieux les prendre.