Le ballon gastrique de la start-up Allurion, censé aider à perdre du poids sans chirurgie, présente des risques sérieux, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Dans un communiqué publié jeudi, l’ANSM a exprimé des préoccupations face à plusieurs incidents signalant des complications gastro-intestinales graves associées à l’utilisation de ce ballon gastrique. Ce dispositif est conçu pour aider les personnes souffrant d’obésité ou en surpoids à perdre du poids par la réduction de la capacité de l’estomac à contenir de la nourriture, semblable à un anneau gastrique mais sans nécessiter de chirurgie invasive. Le ballon développé par Allurion, une start-up américaine très présente en France, est unique en son genre. Il se présente sous forme de capsule à avaler et reste actif pendant quatre mois avant de se résorber naturellement. C’est le ballon gastrique le plus couramment utilisé en France, selon l’ANSM. Cependant, son efficacité à long terme et son coût élevé, pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros, suscitent des débats. En conséquence, ce dispositif n’est pas remboursé par la sécurité sociale, bien que de nombreuses cliniques privées le proposent.
Depuis 2016, une vingtaine de signalements de complications graves, telles que des occlusions intestinales et des perforations gastriques, ont été enregistrés. Bien que ces risques soient mentionnés dans la notice du produit, l’ANSM déplore un manque d’information adéquate pour les patients et même pour certains professionnels de santé qui supervisent l’implantation de ces dispositifs. L’agence souligne que l’implantation du ballon doit impérativement être encadrée par un médecin qualifié. Elle a demandé à Allurion de fournir des informations détaillées à tous les professionnels de santé sur la gestion des complications gastro-intestinales graves. L’ANSM insiste également sur la nécessité de renforcer l’information et la vigilance autour de ce dispositif, en particulier dans les centres de médecine esthétique souvent mal équipés pour gérer les urgences graves.
Source : La Voix du Nord