Alors que le verdict n’a pas encore été rendu pour la première affaire de propos racistes qui l’a emmené sur le banc des accusés, l’ancien parfumeur Jean-Paul Guerlain serait visé par une autre plainte pour le même motif. Selon une information de France Info, trois employés d’Eurostar ont intenté un nouveau procès contre lui pour « injures à caractère raciste ». L’affaire est déjà entre les mains du parquet de Paris.
Jean-Paul Guerlain aurait de nouveau dérapé. Le 24 février dernier, le célèbre parfumeur serait arrivé en retard pour prendre un train à la Gare du Nord : les agents de la compagnie ferroviaire Eurostar lui auraient alors refusé l’accès aux trains. Il aurait alors été pris de colère avant de proférer des propos qui ont visiblement choqué trois agents de la compagnie venus lui apporter assistance.
« La France est un pays de merde, c’est une boite de merde et on n’est plus servi que par des immigrés », lançait-il alors qu’il se trouvait que deux des trois agents étaient noirs et un autre d’origine asiatique. Outrés par ces termes, les trois employés ont aussitôt informé leurs chefs hiérarchiques et ont décidé de porter plainte contre lui.
« Je considère que ce sont des insultes. C’est humiliant quand même. Il y avait pas mal des voyageurs autour. Et puis, c’est choquant », déplore l’un d’entre eux en rappelant « on était venu pour lui donner de l’aide… ».
« Nous, on n’est pas immigrés. On est aussi Français que ce monsieur-là », note-il d’un ton ferme en évoquant qu’il y avait « beaucoup de mépris » dans les paroles du septuagénaire.
Selon un témoin, quelqu’un de son entourage aurait conseillé à Jean-Paul Guerlain « de se taire, d’arrêter de dire n’importe quoi devant tout le monde, alors que la première procédure n’est pas encore terminée », pendant qu’il continuait à criailler. L’incident allait prendre une toute autre tournure que des hommes de la police de l’air et des frontières devaient intervenir pour calmer le parfumeur.
Pour rappel, Jean-Paul Guerlain a dû comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris le 9 février dernier pour « injure raciale », des propos qu’il aurait formulés sur France 2 le 15 octobre 2010. « Je ne sais pas si les nègres ont beaucoup travaillé mais enfin ! », a-t-il laissé glisser à cette époque. Dans cette affaire, Alexandre Auber, le représentant du ministère public, a requis une amende de 7 500 euros et le jugement sera rendu le 29 mars.
En attendant, le septuagénaire doit faire face à de nouvelles procédures judiciaires qui n’échapperont pas aux critiques des associations antiracistes qui sont déjà montées au créneau durant la précédente affaire.