Deux semaines après une série d’intoxications alimentaires dans leurs cantines scolaires, trois des quatre mairies de la capitale de la Nouvelle-Calédonie, Nouméa, ont toujours refusé de les rouvrir par mesure de précaution. Une enquête menée par des experts est en cours.
Les villes de Nouméa, Païta et Dumbéa ont expliqué dans un communiqué conjoint avoir pris la décision d’attendre les conclusions des experts ainsi que l’avis favorable de l’autorité de contrôle sanitaire avant de rouvrir leurs cantines scolaires. Ces dernières ont été prises par un groupe basé à Toulouse appelé "Newrest". Il est implanté en Nouvelle-Calédonie depuis 2017 et présent dans 49 pays dans le monde.
Les trois mairies ont suspendu la livraison de repas fin septembre après la plainte de près de 160 enfants de diarrhées, de vomissements et même de difficultés respiratoires après leur déjeuner. Seule la mairie du Mont-Dore va rouvrir ses réfectoires lundi 29 octobre. En effet, ses écoles primaires et maternelles publiques ont été épargnées par la douzaine de "toxi-infections alimentaires collectives" (Tiac) enregistrées depuis fin juin en Nouvelle-Calédonie.
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a engagé plusieurs actions pour enquêter sur cette suspicion d’intoxication alimentaire. Premièrement, il a mandaté deux experts métropolitains. Ils seront accompagnés par un membre de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Et deuxièmement, il y aura une analyse approfondie du plan de maîtrise sanitaire de "Newrest". Selon l’exécutif, les enquêteurs vont faire une expertise épidémiologique technique et sanitaire de tous les sites de production et des modes de distribution des repas.
De son côté, "Newrest" a également engagé un expert mi-octobre. Celui-ci a évoqué une crise majeure et inexpliquée. Selon lui, il n’y a eu aucune cause formelle. Toutefois, deux causes potentielles ont été retenues, à savoir la présence d’une substance toxique dans certains repas et/ou une origine bactérienne.
Les médias locaux, le mouvement écologique "Ensemble pour la planète" (EPLP) et l’association "Une cantine responsable pour nos enfants" ont montré des anomalies dans les services publics et l’entreprise. Ils ont mis en lumière l’insuffisance de la maintenance des locaux de "Newrest", l’absence d’accord d’hygiène définitive du groupe par le service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire (SIVAP), et l’utilisation de produits de mauvaise qualité, etc.
Le vice-président de l’association, Mathurin Derel, a parlé d’un scandale sanitaire. Selon lui, "Newrest" a voulu protéger ses intérêts économiques au détriment de la santé des enfants.
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(Source : Europe 1)