Nicolas Job/SIPA
Ces violences en Nouvelle-Calédonie font écho à l’examen à Paris d’une réforme constitutionnelle dénoncée par les indépendantistes.
La tension est au rendez-vous en Nouvelle-Calédonie avec des troubles importants à Nouméa, la capitale. En réponse à ces événements, un couvre-feu a été instauré pour la nuit de mardi à mercredi, de 18 heures à 6 heures, avec la possibilité de le reconduire si nécessaire. Les violences d’une "grande intensité" ont éclaté en marge d’une mobilisation des indépendantistes contre une réforme constitutionnelle examinée à l’Assemblée nationale, rapporte 20 Minutes. Cette réforme vise à élargir le corps électoral pour les élections provinciales, suscitant des inquiétudes parmi les opposants qui craignent une marginalisation accrue de la population autochtone kanak.
Avec la mise en place de ce couvre-feu, le haut-commissariat a annoncé l’interdiction de tout rassemblement dans le grand Nouméa. Il en est de même pour le transport et le port d’armes et la vente d’alcool dans l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. Dans la foulée, les quelque 270.000 habitants de l’archipel sont invités à rester chez eux. Les affrontements avec les forces de l’ordre ont donné lieu à des scènes de violence, avec des véhicules incendiés, des magasins pillés et même une mutinerie de détenus. Le haut-commissariat de la République a signalé de nombreux blessés parmi les forces de l’ordre et a procédé à l’interpellation de 36 émeutiers.
À Paris, les discussions sur la réforme constitutionnelle peinent à avancer. Gérald Darmanin a exhorté les députés à adopter le texte sans modification, mais les débats ont été prolongés en raison du grand nombre d’amendements déposés, notamment par le groupe LFI. De son côté, Emmanuel Macron a exprimé sa volonté de privilégier le dialogue et a promis de ne pas convoquer le Congrès "dans la foulée" du vote de l’Assemblée. Le ministre de l’Intérieur a également proposé des discussions avec les parties prenantes locales, mais cette initiative a été rejetée pour le moment par le camp indépendantiste.
