Nicolas Hulot a dénoncé les méfaits du traité du CETA sur l’environnement. Dans une tribune, il a ainsi invité les députés à ne pas le ratifier.
À la veille d’un vote décisif à l’Assemblée nationale concernant la ratification du Ceta (Comprehensive Economic and Trade Agreement), Nicolas Hulot a appelé les députés à voter contre ce traité. Dans une tribune publiée sur le site de Franceinfo, l’ancien ministre de la Transition écologique a indiqué que cet accord de libre-échange entre l’UE et le Canada n’apporte pas les garanties nécessaires en matière sanitaire et environnementale. "Ayez le courage de dire non", a-t-il exhorté en clarifiant que chaque député aura plus de pouvoir que tous les ministres de l’Écologie réunis.
Dans le cadre des négociations sur le Ceta, Nicolas Hulot a reconnu que son plan d’action de l’automne 2017 n’a pas apporté les garanties nécessaires. Si on ne cite que sur le veto climatique, les farines animales, les nouveaux OGM, la sauvegarde du principe de précaution à l’Européenne…
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Dans cette tribune, l’ex-ministre n’a pas manqué de dénoncer les différents accords commerciaux négociés par Bruxelles. Il a ainsi accusé l’Union européenne de faire la sourde oreille aux attentes de tout un chacun. "L’UE a préféré conclure rapidement des accords avec le Japon ou le Viêtnam et un accord catastrophique avec le Mercosur", a-t-il reproché en citant aussi les nouveaux mandats de négociation avec les États-Unis de Donald Trump, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
D’après ses dires, les conséquences de ces accords commerciaux "de nouvelle génération" dont le Ceta dépassent largement les frontières. Pour permettre l’accès au marché intérieur européen à des produits canadiens, la Commission européenne a commencé à relever les limites maximales de résidus (LMR) autorisées pour certaines substances et produits. Par exemple, en les multipliant par 1 pour la clothianidine, un pesticide néonicotinoïde interdit en Europe, utilisé au Canada sur les pommes de terre. Nicolas Hulot a étrillé ainsi l’UE qui "ne montre aucune volonté de questionner l’utilisation par le Canada de 46 substances interdites en Europe".
L’ancien ministre a également taclé les grandes entreprises qui exportent ces substances dangereuses contre lesquelles il faut lutter "pour protéger la santé de nos populations". BASF, Bayer-Monsanto, Syngenta ou encore Dow Chemicals ont toujours "défilé dans les ministères pour expliquer combien ils investissent, créent de l’emploi", a-t-il révélé.
"Quand tous les lobbys essayent déjà d’enfoncer la porte, pourquoi leur donner un bélier avec le Ceta ? Pourquoi et pour qui le ratifier ?", s’interroge Nicolas Hulot. "Pas pour notre santé, pas pour nos agriculteurs ni pour le climat, on l’aura compris", a-t-il avancé. Pour conclure sa tribune, l’ancien ministre a invité les députés à avoir le courage de dire non. "Faisons enfin preuve de cohérence", a-t-il réclamé.
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