Emmanuel Macron a récemment exprimé son souhait de transformer le congé parental en un congé de naissance. Cette refonte inquiète les syndicats.
Au micro du magazine Elle, Emmanuel Macron s’est récemment exprimé sur le nouveau congé parental qu’il souhaite transformer en congé de naissance. Avec cette proposition, les parents percevront 50% de leur salaire, dans la limite de 1 900 euros par mois contre 448 euros dans le dispositif actuel.
En revanche, ce congé sera beaucoup plus court, car le père et la mère auront droit à 3 mois chacun. Ces délais viendront s’ajouter aux 16 semaines du congé maternité et aux 25 jours calendaires du congé paternité.
Cette idée a suscité l’inquiétude des syndicats qui ont dénoncé une mesure dangereuse, car au-delà, les parents qui n’ont pas de solution ne seront plus indemnisés. En effet, l’actuel dispositif qui pouvait durer jusqu’à trois ans sera supprimé.
Pour la secrétaire confédérale de la CFE-CGC Christelle Thieffinne, "ce dispositif est beaucoup trop restreint et il ne faut surtout pas supprimer le dispositif actuel".
Pascale Coton, la vice-présidente de la CFTC partage cet avis en soulignant que "l’actuel congé parental est une bouée de sauvetage pour beaucoup de parents".
Béatrice Lestic, secrétaire générale de la CFDT, a de son côté souligné que ce qui peut apparaître comme un droit fait peser un risque sur beaucoup de parents. "Ces derniers pourraient être contraints d’arrêter de travailler, particulièrement les femmes et les plus précaires", a-t-elle expliqué.
Tous les syndicats ont tenu à préciser que cette refonte est très loin du rapport remis en novembre dernier. Dans ce texte, la députée Renaissance Michèle Peyron et la socialiste Isabelle Santiago ont préconisé un congé parental d’un an, à partager entre les deux parents, et rémunéré non pas à 50%, mais 67% du salaire.
Ils ont confirmé que lors des discussions sur le sujet avec Aurore Bergé, alors ministre des Solidarités, il n’avait été question de supprimer l’actuel dispositif.
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