La ministre du Travail, Muriel Pénicaud a mis en garde les entreprises qui ont prévu de mener des campagnes de dépistage du coronavirus auprès de leurs salariés à leur retour au bureau.
Une fois le déconfinement engagé, les salariés retourneront progressivement sur leurs lieux de travail. Une situation qui inquiète les entreprises et face à laquelle des groupes comme le leader mondial du traitement de l’eau et des déchets, Veolia, avaient fait part de leur intention de tester tous leurs employés. "Il est interdit de faire des campagnes généralisées de dépistage en entreprise", a souligné Muriel Pénicaud sur Franceinfo. La ministre du Travail a aussi ajouté que l’entreprise n’est pas en droit de connaître la situation médicale du salarié. "Il y a le secret médical. Le médecin du travail peut la connaître si le salarié lui en parle, mais il est soumis au secret", a-t-elle expliqué.
La ministre du Travail a rappelé le "protocole national de déconfinement", publié dimanche par le ministère du Travail. Le document destiné à guider les entreprises dans leur reprise d’activité précise que pour le moment, seuls les tests virologiques RT-PCR sur un prélèvement naso-pharyngés peuvent confirmer le diagnostic de Covid-19. Selon toujours Muriel Pénicaud, seuls les professionnels formés peuvent réaliser ces prélèvements sur prescription médicale. En plus d’être douloureux, ils sont complexes sur la logistique, car ils requièrent des équipements de protection et la connaissance du parcours des données du patient.
Par ailleurs, Muriel Pénicaud a également souligné que le salarié peut refuser la prise de sa température à l’entrée de l’entreprise, car "c’est une intrusion sur le domaine de la santé". Elle a noté que cette démarche n’est pas recommandée par le protocole, car l’absence de température n’indique pas une absence de coronavirus.
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