C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet. Pour le moment, les raisons de cette augmentation du taux de mortalité infantile ne sont pas déterminées, mais les chercheurs essaient de comprendre.
Ces dernières années, la France a enregistré une hausse "significative", voire "inquiétante", de la mortalité infantile, selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale publiée dans la revue "The Lancet". Entre 2012 et 2019, le taux de mortalité infantile est passé de 3,3 à 3,5 décès pour 1 000 naissances vivantes. Ce taux étant souvent utilisé comme l’un des indicateurs clés pour mesurer la bonne santé d’une population, le phénomène est notable.
Les causes précises de cette hausse ne sont pour le moment pas déterminées, faute de données sur les certificats de décès, mais des pistes sont évoquées par les chercheurs. L’étude met en avant la prématurité, les malformations congénitales ou encore le poids à la naissance. D’après Jennifer Zeitlin, épidémiologiste et co-auteur de l’étude, la santé de la mère "avant et durant la grossesse" est l’un des facteurs avancés. Il s’avère que "l’âge gestationnel, l’indice de masse corporelle, et le taux de tabagisme durant la grossesse ont augmenté durant la période d’étude" dans le pays.
"Les femmes enceintes sont en moyenne plus âgées, peuvent avoir plus de problèmes chroniques", a affirmé Jennifer Zeitlin. "La mortalité infantile est plus élevée chez les femmes qui viennent de milieux défavorisés, à cause de l’accès et de la qualité des soins". L’Hexagone a, par ailleurs, plusieurs maternités sur le territoire, mais pas assez de soignants pour assurer les accouchements dans des conditions optimales, a déploré Jean-Christophe Rozé, co-auteur et néonatalogiste.