Illustration - CFOTO/Sipa USA/SIPA
Alors qu’elle occupait la première place du classement en 1990, la France figure désormais parmi les moins bien classés dans l’UE en matière de mortalité infantile.
La France, autrefois leader en matière de survie des enfants, occupe désormais une place alarmante dans le classement européen. En 1990, elle affichait l’un des taux de mortalité infantile les plus bas de l’Union européenne. Trente ans plus tard, elle chute au 23ᵉ rang sur 27 pays, selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined). En 2022, la mortalité infantile en France atteignait 4,5 pour mille chez les garçons et 3,7 pour mille chez les filles, contre une moyenne européenne de 3,5 et 3,0. À titre de comparaison, la Suède affiche un taux de seulement 2,5 pour mille, soit près de deux fois inférieur à celui de la France, rapporte BFMTV.
Plusieurs raisons peuvent interpréter cette dégradation. L’Ined cite notamment des facteurs médicaux à savoir l’état de santé des mères et des inégalités territoriales et sociales d’accès aux soins. Des dysfonctionnements dans la prise en charge périnatale sont également pointés du doigt. Cependant, l’étude avance une autre hypothèse : la stagnation des chiffres pourrait aussi s’expliquer par une meilleure prise en charge des grands prématurés. Grâce aux progrès médicaux, certains nourrissons survivent quelques heures ou jours avant de décéder, alors qu’ils auraient été prévus comme mort-nés auparavant. Cette évolution impacte les statistiques et reflète une réalité plus complexe qu’un simple recul des soins.
Face à cette situation préoccupante, un collectif de 70 parlementaires, soignants et parents appelle à des mesures d’urgence. Dans une tribune publiée récemment, ils réclament la mise en place d’un tableau de frontière nationale pour suivre en temps réel les naissances et cerner les lacunes du système. Ce registre permet d’adapter les politiques publiques pour mieux protéger les nouveau-nés et leurs mères. Il servira à "identifier les failles et, ensuite, mettre en place des politiques publiques adaptées".
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