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La sécheresse affecte plus de deux tiers de la France. Il s’agit désormais d’une situation catastrophique, car le pays n’avait pas connu une telle situation depuis plus de trente ans.
En raison de la carte désespérante de la sécheresse, 61 départements de la France sont concernés par des arrêtés de catastrophes naturelles, selon BFMTV. En effet, le pays n’a eu droit qu’à un peu plus de 170 mm d’eau depuis le 15 juin. Ce serait la seconde plus faible quantité de pluie depuis 1959.
Avec seulement 100 mm d’eau du 1er juillet à ce jeudi, un record a été battu à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône). Paris n’aurait également enregistré que 15 mm de précipitations depuis le 1er septembre. Ce serait le chiffre le plus bas depuis que les relevés météorologiques ont été mis en place en 1873.
Selon les analyses du prévisionniste à Météo France, François Jobard, le pays a été écarté des nuages et les pluies depuis juin, à cause d’une série d’anticyclones. Même si de très fortes pluies se sont abattues du côté de la Méditerranée, particulièrement dans l’Aude, une situation pareille n’a jamais été observée un début d’automne en Métropole. Il serait même fort probable que l’année 2018 intègre le sommet du classement des années les plus chaudes depuis 1900, avant même que l’année s’achève.
Des millions de Français subissent les conséquences de cette grande sécheresse. Les agriculteurs, dont la terre craque et les bêtes ne peuvent plus manger comme il faut, se trouvent en tête de liste. Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, a rendu visite à une exploitation touchée par la restriction d’eau dans la Meuse vendredi. Il avait annoncé la mise en place d’un plan de calamité afin de dépanner le secteur, en début de semaine.
A partir de ce vendredi, des pluies sont toutefois attendues sur les régions touchées par la sécheresse. Le prévisionniste a affirmé qu’entre 20 et 40 mm d’eau tombera dans le quart nord-est de la France dans les cinq prochains jours. "C’est moins que la normale, mais c’est mieux que rien", a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Delphine Allier, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières, a expliqué que la France ne serait pas "en sécheresse souterraine". Si les nappes commencent généralement à se recharger en septembre octobre, ce processus connaîtrait juste du retard. Néanmoins, le pays pourrait subir un prochain été encore plus difficile, si ces réserves, dont près de la moitié affichant un niveau qui diminue de plus en plus ne remontaient pas. Il faudrait donc qu’à plus long terme, il pleuve davantage pour rehausser le niveau de ces nappes phréatiques.
(Sources : Le Parisien / BFMTV)