À partir du 1er décembre, l’accès aux médicaments à base de tramadol et de codéine nécessitera une ordonnance "sécurisée" pour limiter les abus. Cette nouvelle mesure, instaurée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), vise à mieux contrôler l’usage de ces opioïdes en France.
Le Tramadol et la codéine sont deux médicaments opioïdes souvent prescrits pour soulager la douleur. Le premier est l’un des opioïdes les plus utilisés dans le traitement de la douleur en France. Le second est aussi utilisée contre la toux et les douleurs modérées. Ces remèdes sont efficaces, mais présentent un risque élevé de dépendance, voire d’overdose, lorsqu’elles sont mal utilisées ou prises sur le long terme. Leur usage abusif pose un sérieux problème de santé publique. L’Agence nationale de sécurité du médicament a décidé de renforcer la sécurité autour de leur prescription.
Pour mieux encadrer l’usage de ces substances, une ordonnance "sécurisée" sera désormais obligatoire. Et cette ordonnance comportera plusieurs éléments infalsifiables, comme un filigrane représentant le symbole du corps médical et un code-barres anti-fraude. La prescription, le dosage et la durée du traitement devront être clairement indiqués. En effet, malgré les efforts de régulation précédents, les autorités constatent encore plusieurs cas de prescriptions falsifiées. C’est la raison pour laquelle il a fallu cette nouvelle initiative.
En plus de l’ordonnance sécurisée, la durée maximale de prescription pour la codéine sera réduite à 12 semaines. Au-delà de cette période, un renouvellement d’ordonnance sera requis. Cette mesure, déjà en place pour le Tramadol, s’appliquera également à la dihydrocodéine. La France est encore à loin de la crise massive liée aux opioïdes constatée aux États-Unis, même si une hausse inquiétante des détournements d’usage est tout de même observée, notamment avec le Tramadol. En 2022, l’ANSM a rapporté plusieurs cas graves d’abus. Certains ayant conduit à des décès.