Ces flacons d’amoxicilline détruits étaient destinés au Japon. Interrogé sur ces faits, le ministère de la Santé affirme ne pas avoir été informé.
En pleine pénurie d’amoxicilline en France, une enquête de Cash Investigation a révélé que des milliers de flacons de cet antibiotique auraient été jetés pour des défauts esthétiques mineurs. Ces flacons, produits dans l’unique usine française, propriété de GSK à Mayenne, destinés au marché japonais, auraient pourtant pu être utilisés pour approvisionner la France.
L’enquête révèle que l’usine de GSK, approvisionnant plus de 110 pays, produit des flacons conformes aux normes strictes imposées par le Japon. Ces critères incluent des exigences esthétiques sans lien avec la qualité du produit. Selon une formatrice de l’usine, « tout doit être parfait », même les moindres détails. Ces défauts esthétiques, qui ne compromettent pas l’efficacité du médicament, entraînent la mise au rebut de 10 à 15 % de la production, rapporte 20 Minutes.
Selon Cash Investigation, des milliers de flacons auraient été détruits au moment où la France faisait face à une pénurie critique d’amoxicilline, un antibiotique essentiel. GSK, ayant obtenu une hausse de 10 % du prix d’achat de ce médicament par l’État français en échange d’un engagement à augmenter les volumes livrés, n’aurait pas respecté cet accord. Interrogé, GSK a déclaré par courriel qu’il « ne savait pas à quoi le magazine faisait référence ». Du côté des autorités françaises, Grégory Emery, directeur général de la santé, a affirmé ne pas avoir été informé de ces destructions. Il a toutefois ajouté que, s’il avait été au courant, il aurait exigé que ces flacons soient utilisés pour alimenter le marché français.
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