Sous la direction de Didier Raoult, des essais cliniques irréguliers sur des traitements contre la tuberculose auraient été menés par l’institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille. Le professeur réagit.
Depuis 2017, l’institut hospitalo-universitaire dirigé par Didier Raoult à Marseille aurait mené un essai irrégulier contre la tuberculose, provoquant chez plusieurs patients de graves complications, révèle Mediapart. D’après le site d’information, l’IHU a conduit "une expérimentation sauvage" pour évaluer un cocktail de quatre antibiotiques, dont l’efficacité conjointe n’avait jamais été évaluée.
Il s’avère que deux de ces antibiotiques ne figurent pas dans la liste des traitements recommandés par l’OMS. De plus, l’avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé est nécessaire pour les recherches impliquant des êtres humains. Mais les essais cliniques ont été menés sans autorisation. Annonçant avoir saisi la justice et diligenté une inspection au sein de l’IHU, l’ANSM a évoqué, mercredi 27 octobre, une dérive inadmissible.
D’après le Pr Nicolas Véziris, responsable de l’antenne du Centre national de références sur les mycobactéries à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, l’administration de traitements sans encadrement constitue "une possible perte de chance pour les patients", note Le Monde. Enfreindre la législation en matière d’essais cliniques est passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende, selon le Code de la santé publique.
Ce jeudi 28 octobre, Didier Raoult s’est défendu. "Il n’y a pas de recherche sur le traitement de la tuberculose au sein du pôle maladies infectieuses et tropicales" de l’AP-HM dont dépend l’IHU, a assuré le microbiologiste. En lien avec les autorités de tutelles compétentes, notamment l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, les hôpitaux de Marseille poursuivront leurs investigations.