Les résultats d’une étude publiés ce jeudi 2 juillet ont montré que de plus en plus de personnes sont mises en cause pour maltraitance et abandon d’animaux.
Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux a suscité une vague d’émotion et d’indignation, relate 20 Minutes. Après avoir ouvert le coffre de sa voiture immatriculée en Haute-Corse, un jeune homme a sorti un veau, puis il a saisi l’animal apeuré par les pattes et le jette du haut d’un pont. Cette terrible scène l’a amusé. Après avoir appris ce méfait, le parquet de Bastia a ouvert une enquête. En sachant qu’il est recherché, le suspect s’est présenté de lui-même à la gendarmerie, mardi 30 juin. Selon une source proche du dossier, il a été placé en garde à vue.
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Né en 2000, ce suspect a dit que les faits ont eu lieu en 2019. Au micro de 20 Minutes, la procureure de Bastia, Caroline Tharot, a apporté plus de précisions. "Ce jeune homme a précisé avoir percuté un veau avec sa voiture et ne pas avoir su qu’en faire. Pour abréger ses souffrances, il l’a jeté dans un ravin", a-t-elle expliqué. A l’issue de sa garde à vue, il a été placé en détention provisoire et sera jugé en comparution immédiate ce jeudi 2 juillet.
Chaque année, de plus en plus de personnes sont mises en cause par la justice dans des dossiers de maltraitance animale. Une hausse de 23% (de 1 025 à 1 256) a été constatée entre 2016 et 2018. Une étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), a indiqué que dans 80 % des cas, il s’agit d’hommes, essentiellement majeurs. Publiés ce jeudi, les résultats ont montré qu’un tiers d’entre eux est sans profession, chômeur ou demandeur d’emploi. Les autres sont soit à la retraite (15 %), scolarisés ou étudiants (7 %), voire agriculteurs exploitants (7 %).
Dans les affaires de maltraitance animale, les auteurs risquent une peine de deux ans d’emprisonnement et de 30 00 euros d’amende. Des peines complémentaires telle l’interdiction de posséder un animal pourront s’y ajouter.
Entre 2007 et 2017, le nombre de condamnations n’a cessé d’augmenter, car il est passé de 70 à 110, soit une hausse de 57%. "Cette hausse a été particulièrement forte à partir de 2015, date à laquelle les animaux ont été reconnus comme des êtres vivants doués de sensibilité dans le code civil", a évoqué l’ONDRP.
Sur cette période, un tiers des personnes condamnées ont écopé d’une amende, 29 % d’une peine de l’emprisonnement avec sursis, 23 % une mesure alternative, et 16 % de l’emprisonnement ferme. D’après Fiona Frattini, l’autrice de cette étude, les faits se sont produits essentiellement entre juin et août.
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