Depuis 2021, les nouveaux papas peuvent bénéficier de 25 jours de congé après la naissance du bébé. La répartition des tâches entre parents semble s’être améliorée temporairement.
Cependant, une étude récente de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiée le 23 janvier, révèle qu’une fois le congé terminé, les différences de responsabilités entre pères et mères persistent.
Depuis juillet 2021, les pères ont droit à 25 jours de congé, en plus des 3 jours de congé de naissance obligatoires instaurés en 2002. Cette réforme visait à renforcer les liens père-enfant et à rééquilibrer les responsabilités domestiques entre les parents. De nombreux pères ont profité de ce congé allongé, favorisant une forte implication accrue dans la vie familiale. L’étude de la Drees de juillet 2023 avait indiqué déjà que ces disparités n’étaient pas totalement résolues.
En effet, malgré une meilleure participation aux tâches domestiques pendant cette période, les mères continuaient à assumer la majorité des responsabilités liées à la gestion de la maison. Elles prennent en charge du linge et gèrent la question planification quotidienne du foyer. La reprise du travail des pères bouscule cet équilibre temporaire, la priorité étant donnée à l’emploi.
L’étude souligne que, deux ans après la naissance d’un enfant, de nombreux pères expriment le désir de maintenir une relation affective forte avec leur enfant. Malheureusement, leurs engagements professionnels reprennent souvent le dessus. Peu d’entre eux choisissent de réduire leur temps de travail, et le télétravail reste un outil limité à certains cas, bien qu’il facilite parfois la gestion des responsabilités familiales.
Les pères tendent à privilégier des activités interactives et valorisantes, comme les jeux, les activités sportives ou la lecture d’histoires, délaissant les tâches domestiques plus ingrates aux mères. Lorsqu’ils s’investissent dans les corvées, cela se limite à des activités qu’ils jugent agréables ou gratifiantes, telles que la cuisine ou le rangement.
Bien que les pères interrogés revendiquent des valeurs égalitaires, leurs actions ne reflètent pas toujours ces aspirations. Nombre d’entre eux privilégient des tâches qu’ils considèrent valorisantes ou agréables, souvent réalisées le week-end. D’autres externalisent certaines responsabilités en faisant appel à une aide extérieure ou à leur entourage.
Pourtant, ces efforts ne suffisent pas à alléger la charge mentale des mères, qui doivent jongler avec des responsabilités invisibles et sous-estimées. L’étude conclut que, malgré une évolution des mentalités, les inégalités restent profondément ancrées, nécessitant des efforts supplémentaires pour atteindre un véritable équilibre familial.