Entre les croyances de certaines personnes, les zones inaccessibles ou encore la précarité de la population, la lutte contre le coronavirus en Guyane est un véritable parcours du combattant.
Le coronavirus se propage à une vitesse inquiétante en Guyane, le plus vaste département français. Face à l’urgence de la situation, le plan blanc dans les trois hôpitaux a été déclenché et le Premier ministre Jean Castex se rendra sur place dimanche. Une cinquantaine de soignants de la réserve sanitaire est attendue dans ce vaste département pour renforcer les 130 déjà présents.
A Grand Santi, une commune qui s’étale sur 80 km avec plus de 200 hameaux disséminés le long du Maroni, plus de 80 cas de coronavirus ont été dénombrés depuis le début de l’épidémie. La région inaccessible par la route rend le dépistage parfois compliqué, selon Isabelle Gilbert-Agnola, une des volontaires qui rejoint deux de ses collègues dans le centre de santé de la zone. "Ils ont certaines croyances et c’est mal vu de dire qu’on a cette maladie", a ajouté Karim Kraytif, infirmier au centre de soin d’Apatou, sur le récit de Franceinfo.
A l’est de la Guyane, Cacao abrite la communauté Mong, venue d’Asie. Les habitants se nourrissent essentiellement des produits agricoles issus du marché, lieu de contamination. Des opérations de dépistage y sont organisées et le résultat des tests est connu après deux ou trois jours avec un suivi des cas positifs. A Cayenne, la précarité des bidonvilles constitue un autre facteur de blocage dans la lutte contre le coronavirus. Le respect de la distanciation physique est presque impossible et de nombreux foyers n’ont pas accès à l’eau potable.
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