La commission d’enquête du Sénat a publié ce jeudi 4 juin un rapport cinglant sur le spectaculaire incendie de Lubrizol à Rouen. Plusieurs ministres sont pointés du doigt.
L’incendie de l’usine Lubrizol est survenu le 26 septembre sur le site Seveso seuil haut à Rouen. Dans son rapport publié ce jeudi 4 juin, la commission d’enquête du Sénat évoque des conclusions cinglantes. Les sénatrices critiquent notamment "des angles morts inacceptables" dans la politique de prévention des risques industriels en France. Au passage, l’ex-ministre de la Santé, Agnès Buzyn, se trouve dans leur collimateur. "À l’instar du suivi sanitaire proprement dit, l’identification du risque sanitaire telle que pratiquée par le ministère de la Santé, a été à la fois tardive et incomplète", écrivent les rapporteurs Christine Bonfanti-Dossat (LR) et Nicole Bonnefoy (PS) sur le récit de RTL. Le Centriste Hervé Maurey qualifie de "problématique" la méthodologie adoptée par le ministère de la santé pour le suivi sanitaire.
La commission d’enquête du Sénat s’en prend également à la ministre de la Transition écologique à la suite de cet incendie. Le rapport pointe un objectif "peu réaliste" concernant la hausse de 50 % des contrôles d’ici 2022 à effectifs constants. Les sénatrices dénoncent également la décision "prématurée" du ministre de l’Agriculture "prise dans l’urgence le 11 octobre". Il s’agit de la levée de l’interdiction de vente du lait produit dans plus de 200 communes. Par ailleurs, les élues de la Haute Assemblée dénoncent également la baisse tendancielle des crédits budgétaires alloués par l’État à la prévention des risques technologiques depuis plusieurs années. Enfin, elles soulignent l’urgence de revoir la doctrine de communication de crise de l’Etat consistant à "vouloir rassurer à tout prix".
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