Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Paris pour s’opposer à la loi sur la "sécurité globale", hier. De violents incidents ont eu lieu après la mobilisation.
Des syndicats de journalistes et des associations de défense des droits de l’homme ont appelé à une manifestation, mardi 17 novembre, pour s’opposer à la loi sur la "sécurité globale". Ce texte empêcherait les journalistes et citoyens de filmer les forces de l’ordre durant les manifestations, déplorent-ils. Ainsi, le rassemblement a ciblé l’article 24 de cette proposition de loi portée par le parti LREM et son allié Agir, dont l’examen a démarré mardi.
Des "Gilets Jaunes", des militants d’organisation de gauche, des lycéens et des étudiants ont été aperçus dans le cortège. Il a été bloqué par les forces de l’ordre environ deux heures sur le boulevard Saint-Germain, Paris. La tension est ainsi montée entre les deux parties. A la fin du rassemblement près de l’Assemblée nationale, de violents incidents ont éclaté, et des jeunes ont détruit du mobilier urbain.
Les policiers ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes pour disperser ces manifestants, note 20 Minutes. La préfecture de police a indiqué que les derniers manifestants ont quitté les lieux vers 21h30 et le calme était revenu.
L’article 24 de cette loi prévoit de pénaliser d’un an de prison et 45 000 euros d’amende la diffusion "d’image du visage ou tout autre élément d’identification" d’un policier ou d’un gendarme en intervention, lorsque celle-ci a pour but de porter "atteinte à son intégrité physique ou psychique". Il a été très contesté par les syndicats de journalistes, qui ont appelé à ce rassemblement au côté de la Ligue des droits de l’homme, d’Amnesty International et d’autres organisations comme Reporters sans frontières. Ces derniers estiment que ce texte revient de fait à interdire aux journalistes et aux citoyens de filmer les policiers en action et empêcherait, par exemple, de documenter les violences policières.