Quelques 3 329 malades de la thyroïde déboutés en première instance assignent le laboratoire Merck en appel à Lyon. Ils dénoncent un "défaut d’informations" sur le changement de formule de son médicament, Levothyrox.
Certains des excipients du médicament Levothyrox, prescrit contre l’hypothyroïdie, ont été modifiés afin d’apporter davantage de stabilité au produit. Environ 31 000 patients souffrant de maux de tête, insomnies, vertiges,… l’ont incriminé, entre mars 2017 et avril 2018, rappellent les médias.
L’Agence du médicament a publié, en juin 2019, les résultats d’une étude de pharmaco-épidémiologie menée sur plus de deux millions de patients, selon laquelle le passage à la nouvelle formule du Levothyrox n’a causé de "problèmes de santé graves". Mais 4 113 patients victimes d’effets secondaires avaient porté plainte pour un "défaut d’informations" et réclamé une indemnisation à hauteur de 10 000 euros chacun, soit au total, plus de 41 millions d’euros.
Le tribunal d’instance de Lyon, où le groupe pharmaceutique allemand a son siège français, avait écarté toute faute de Merck lors du lancement de son nouveau produit, dans son jugement rendu le 5 mars 2019 au civil. Les magistrats estiment que les informations inscrites dans la notice étaient "suffisamment précises et pertinentes" pour les patients concernés.
Aujourd’hui, l’affaire du Levothyrox passe à nouvelle étape. Déboutés en première instance, 3 329 malades de la thyroïde assignent le laboratoire en appel le 7 janvier 2020 à Lyon. Pour eux, Merck a manqué à ses obligations en faisant passer ses intérêts financiers avant la santé des malades. Les avocats des deux parties ont souligné que l’audience devrait avoir lieu malgré l’appel à la grève lancé par de nombreux barreaux.
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