La lutte contre les violences faites aux femmes inclut également le vocabulaire utilisé. Sur les réseaux sociaux, les internautes les ont reliés au hashtag #LesMotsTuent.
Après une série de féminicides, le gouvernement lance ce mardi le Grenelle des violences conjugales. Une bataille qui s’est également construite sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LesMotsTuent. En effet, la lutte contre les violences faites aux femmes passe aussi par le vocabulaire utilisé. Depuis 2016, le Tumblr ("Les Mots Tuent") a épinglé près de 300 articles. Chaque jour, celui-ci rassemble et signale des publications et articles de presse qui banalisent ou excusent les violences conjugales. "Mal nommer le crime conjugal, c’est le minimiser et effacer la responsabilité du meurtrier", a déclaré Sophie Gourion, à l’origine du Tumblr, sur le récit de 20 Minutes.
La militante féministe a ensuite évoqué le "crime passionnel", par exemple, qui n’est pas inscrit dans le Code pénal. Pourtant, cette expression est souvent utilisée par les journalistes pour édulcorer ou indirectement justifier le meurtre conjugal. Dans la foulée, les "drames familiaux", "dérapages" ou "pétages de plombs" constituent un véritable problème de société. Cependant, ils ornent souvent les articles faits divers comme s’ils représentaient des événements isolés, liés au hasard et non-systémiques, a épinglé Sophie Gourion.
Le bilan du Tumblr est positif, trois ans après sa création. Pour preuve, les gens sont entrés dans une véritable prise de conscience en s’appropriant ce combat, s’est réjouie la militante féministe. Dans la foulée, certains médias ont davantage considéré les complaintes des féministes depuis longtemps. "On a constaté que les rédactions corrigeaient beaucoup plus fréquemment les titres problématiques après avoir été interpellées sur Twitter", a constaté Sophie Gourion. Enfin, l’utilisation du terme féminicide n’est plus limitée aux associations féministes, mais s’étend aujourd’hui dans le langage courant.
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