Vincent Yu/AP/SIPA
L’organisation internationale dénonce les difficultés rencontrées par les travailleuses du sexe, pour signaler les agressions sexuelles, surtout celles qui n’ont pas de papier officiel ou les transgenres.
Amnesty International dresse un constat inquiétant sur les violences sexuelles dans un nouveau rapport sorti ce 18 septembre.
Les victimes en situation irrégulières sont doublement lésées en France d’après cette étude.
L’organisation rapporte les difficultés qu’elles subissent quand ces femmes se rendent au commissariat pour relater des faits de violences sexuelles. Alors qu’elles espèrent y trouver écoute et protection, elles se heurtent souvent à des murs d’incompréhension, voire à des remises en cause. Les stéréotypes et les préjugés envers les péripatéticiennes, couplés à la peur des représailles liées à leur situation administrative, les dissuadent de porter plainte. Le mouvement mondial mentionne également que les transgenres font face au même problème.
“On considère que les personnes étrangères ont l’habitude d’être victimes de violences”, dénonce Violaine Husson de la Cimade. Cette fatalité inacceptable conduit à minimiser les souffrances de ces femmes et à les priver de leurs droits. Pire encore, certaines se retrouvent même à être accusées ou placées en rétention administrative après avoir osé franchir le seuil d’un commissariat.
Pour Lola Schulmann, autrice du rapport, “ces femmes sont victimes d’une double peine”. Non seulement elles subissent des violences sexuelles, mais elles sont également confrontées à une méfiance systématique de la part des autorités.
Afin d’améliorer la situation, Amnesty International appelle à une refonte profonde de la prise en charge des victimes de violences sexuelles en situation irrégulière. Une formation spécifique des forces de l’ordre est indispensable pour leur permettre d’accueillir ces femmes de manière plus empathique et professionnelle. Il est également urgent de garantir l’anonymat des plaintes et de renforcer la protection des victimes, notamment en leur proposant un accompagnement social et juridique adapté.
