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Des responsables syndicaux ont haussé le ton après la publication dimanche d’un décret sur durcissement du contrôle des chômeurs. Le texte est allé au-delà des annonces initiales du gouvernement en matière de contrôle.
Les chômeurs qui manqueraient à leurs obligations subiront un durcissement des sanctions. Tel est le contenu du décret publié le 30 décembre au Journal officiel et transmis aux organisations syndicales début décembre. Une décision qui n’a pas plu aux syndicats qui estiment que des demandeurs d’emploi seront contraints d’accepter des "petits boulots" à l’image des "mini-jobs" en Allemagne. "Sous couvert d’harmonisation, ils ont durci", déplore Michel Beaugas (FO). De son côté, la CGT ironise sur un "petit cadeau de Noël" vu comme un "signal de défiance envers les chômeurs".
Le décret publié dimanche s’oppose en quelques points à ce qui avait été annoncé. Les syndicats pointent par exemple la sanction de 15 jours de radiation des listes au lieu des deux mois en vigueur pour le fait de ne pas se rendre à un rendez-vous avec un conseiller. Finalement, le texte stipule un mois de radiation, deux mois au bout de deux manquements et quatre mois au "troisième manquement". Le texte supprime en outre l’allocation dès le premier manquement à une obligation et ne la suspend plus. "Autant, on était d’accord pour revoir l’échelle de sanctions, mais pas pour une suppression au bout d’un mois", a lâché Michel Beaugas sur le récit du Figaro.
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Emmanuel Macron a déjà prévu de renforcer le contrôle des chômeurs durant la campagne électorale. Cette mesure est présentée depuis le début comme la contrepartie d’une ouverture plus grande du régime d’assurance-chômage à des démissionnaires et à des indépendants. Mais les donnes ont changé pas rapport à la promesse de campagne d’un régime universel. Le nombre de nouveaux bénéficiaires potentiels est passé de 20 000 à 30 000 par an parmi les démissionnaires, au regard des 70 000 déjà indemnisés chaque année.