Illustration - Julia Nikhinson/AP/SIPA
Les voyageurs aériens vont devoir mettre la main à la poche. Le gouvernement a décidé de revoir significativement la taxe sur les billets d’avion. Cette décision entraînera une augmentation d’environ 5 euros pour les vols intra-européens en classe économique.
Le budget 2025 introduit une augmentation significative de la taxe de solidarité sur les billets d’avion. À partir du 1er mars, voyager au départ de la France, y compris l’outre-mer, entraînera plus de dépenses. Cette mesure, adoptée via le 49.3, vise à renforcer le financement de l’aide au développement tout en intégrant une dimension écologique.
Établie en 2006 sous le nom de "taxe Chirac", la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) a été créée pour subventionner des projets d’aide aux pays en développement. Depuis 2020, une éco-contribution s’y est ajoutée, augmentant son montant progressivement. Dès mars 2025, la taxe pour un vol intra-européen en classe économique montera de 2,63 à 7,40 euros, soit une hausse de 4,77 euros. Pour les vols hors Europe, elle sera fixée à 15 euros au lieu de 7,51 euros. Pour les trajets intermédiaires et atteindra 40 euros pour les longs courriers. Une augmentation inférieure à celle initialement envisagée par le gouvernement, qui avait évoqué un tarif de 9,50 euros.
L’impact de cette hausse dépendra des choix des compagnies aériennes. Certaines, notamment les plus rentables, pourraient absorber une partie de la hausse, tandis que d’autres, comme les compagnies low cost, répercuteront probablement la totalité sur leurs tarifs. Bertrand Vilmer, expert aéronautique, estime que cette évolution entraînera une augmentation globale des prix, notamment pour les offres à bas coût. Ainsi, trouver un billet à moins de 20 euros, comme cela était encore possible avec Ryanair ou Wizz Air, deviendra plus rare. L’augmentation du coût du kérosène avait déjà conduit ces compagnies à revoir leurs prix, et cette nouvelle taxe vient renforcer cette tendance.
Face à ce changement de tarif, certaines compagnies envisagent des mesures radicales. Ryanair a lancé la menace de réduire de 50% son offre en France en supprimant des liaisons vers une dizaine d’aéroports régionaux. Une déclaration jugée peu réaliste par Bertrand Vilmer, qui considère cela comme une stratégie de communication plus qu’une menace concrète. Par ailleurs, les taxes ne se limitent pas à la TSBA : elles incluent également la taxe d’aviation civile, la redevance sûreté-sécurité et la taxe d’aéroport, qui peut représenter jusqu’à 20% du prix du billet. Les compagnies, en particulier les low cost, cherchent donc à minimiser ces coûts en réduisant le temps d’escale de leurs avions.
Avec l’augmentation des taxes et du coût du carburant, les prix des billets continueront à grimper, renforçant les défis pour le secteur aérien et les passagers. La tendance vers une hausse des tarifs semble inévitable, et l’époque des vols à prix cassés pourrait bien toucher à sa fin.