La Défenseure des droits met en lumière l’importance cruciale des loisirs, du repos ainsi que des activités sportives et culturelles en tant que droits "essentiels" pour les enfants, comme indiqué dans un rapport publié le mercredi 15 novembre.
Claire Hédon, la Défenseure des droits, préconise dans le rapport 2023 dédié au "droit des enfants, aux loisirs, au sport et à la culture" la nécessité de "garantir l’accès de tous les enfants, dans des conditions d’égalité, aux loisirs, au sport et à la culture". Ce droit, bien que consacré juridiquement, reste souvent relégué en tant qu’aspect accessoire de la vie des enfants, selon le rapport.
L’autorité administrative indépendante, après avoir consulté 3 600 enfants, souligne que le droit aux loisirs est inscrit dans le préambule de la Constitution française de 1946, qui stipule que la nation garantit à tous, notamment aux enfants, le repos et les loisirs. Elle affirme que le repos, le sommeil, le jeu, le mouvement, la découverte du monde extérieur et de soi sont intrinsèques au développement de l’enfant, tant sur le plan physique et pédagogique que social et culturel.
Claire Hédon demande que l’enseignement obligatoire de la pratique sportive à l’école et au collège, actuellement parfois non respecté, soit rendu "effectif". Elle souligne que l’école est souvent le seul accès des enfants à l’art, à la culture, et au sport. Par ailleurs, le rapport souligne les inégalités géographiques et sociales, notant que les territoires ruraux ou défavorisés ont une offre moins développée et des transports limités.
Les chiffres présentés dans le rapport indiquent que les enfants en France ont deux fois moins d’activités sportives que la moyenne des pays européens, avec des disparités marquées entre les sexes. Les inégalités sociales se manifestent également, avec 71% des enfants dont les parents disposent de bas revenus non inscrits dans des clubs ou associations sportives et culturelles, par rapport à 38% pour les enfants de parents aux revenus plus élevés.
Le rapport recommande des mesures concrètes, telles que la traduction systématique des dossiers d’inscription dans les clubs et associations sportives et culturelles en plusieurs langues pour les parents ne parlant pas français. Il insiste sur l’importance de garantir un accès adapté et inclusif de tous les enfants au sport, à l’art et à la culture, quel que soit leur âge, leur sexe, leur état de santé, leur handicap, leur origine et leur nationalité.
Le document met également en lumière les difficultés spécifiques rencontrées par les enfants mal logés, placés ou incarcérés, handicapés ou malades pour bénéficier d’activités sportives régulières, soulignant l’importance de respecter le choix des enfants dans leurs activités, tout en évitant la recherche excessive de performance, qui peut générer du stress et aller à l’encontre du principe fondamental de plaisir.