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Avec l’augmentation des accidents qui impliquent des conducteurs novices au volant de voitures très puissantes, une proposition de loi prévoit de restreindre leur accès à ces véhicules. L’objectif est de limiter les dangers liés au manque d’expérience et aux excès de vitesse.
Les jeunes titulaires du permis B pourraient bientôt faire face à une restriction similaire à celle du permis A2 pour les motos. Plusieurs sénateurs souhaitent instaurer une interdiction de conduire des véhicules de forte puissance durant la période probatoire, après une série d’accidents mortels impliquant de jeunes conducteurs.
Le 8 février, une jeune femme de 23 ans a été percutée par un automobiliste qui roulait à plus de 100 km/h en zone urbaine, à Lille. La victime est décédée sur place, tandis que le conducteur a pris la fuite. Ce drame a accentué la nécessité d’instaurer une réglementation pour restreindre l’accès aux véhicules surpuissants. "Nous avons commencé à travailler à ce texte de loi il y a plusieurs mois, mais ce nouveau drame montre à quel point il est urgent d’agir", explique la sénatrice du Nord, Audrey Linkenheld.
Les sénateurs qui ont présenté ce texte pointent du doigt la facilité avec laquelle ces véhicules sont accessibles, notamment via des agences de location en Allemagne et en Pologne. Ces pays n’imposent pas toujours les mêmes critères de sécurité et de formation qu’en France. Cela permet à des conducteurs inexpérimentés d’accéder plus facilement à des voitures très puissantes.
Le texte de loi prévoit d’interdire la vente, la location et le prêt de véhicules surpuissants aux titulaires d’un permis probatoire. La puissance maximale autorisée serait fixée par décret, probablement aux alentours de 200 chevaux.
Les professionnels du secteur devront également s’adapter. Certains loueurs appliquent déjà des restrictions qui imposent un âge minimum et plusieurs années de permis pour accéder à ces voitures. Toutefois, ces mesures restent facultatives.
Le projet de loi instaure une amende de 5e classe pouvant aller jusqu’à 1 500 euros en cas d’infraction. Cette sanction pourrait être alourdie au cours des débats parlementaires. Une adoption avant l’été reste envisageable, d’autant que le gouvernement semble soutenir cette mesure. "Il n’y a pas eu de levée de boucliers et le ministre est ouvert", affirme la sénatrice Linkenheld.
Source : 20minutes.fr